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 FIÈVRE - bettie

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Isha Dakota
Isha Dakota
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Dans ta tête : Et moi qui croyais que j'étais pas comme il fallait
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Une vie d'autre temps
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La première fois que tu as vu les hautes lumières: au premier souffle de la naissance, dans la douceur de l'enfance, dans la saveur de l'ignorance
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MessageSujet: FIÈVRE - bettie   FIÈVRE - bettie EmptyMer 11 Mar - 22:45

fièvre

Regarder la folie reprendre ses droits, danser comme des pantins, tanguer d'bâbord à tribord et chanter tous ensemble, ce refrain, à la façon d'un chant d'marin, que la fièvre marche avec nous, sous les arcades et sous les coups, fleur au fusil, sourire en coin, tête en avant, oublie tout Δ fauve


le soleil a commencé à décliner, enveloppant le ciel d’une obscure aura étrangement rassurante. il fait presque nuit, les familles sont rassemblées devant la cheminée, les enfants dans les bras des parents, mais pour toi l’heure est propice à braver l’obscurité. la neige vient t’accompagner, tombant sur le chemin comme pour te montrer la route à suivre. la douce fraicheur des flocons, l’odeur des sapins mouillés, le bruit feutré des pas dans la croûte neigeuse, les morsures agressives du froid sur la peau de tes joues. tant de choses infiniment ridicules dans l’immensité du monde, que tu prends plaisir à retrouver. tout ça t’as manqué. là-bas tout t’es artificiel. là-bas on a pas le temps de savourer, pas le temps d’apprécier, là-bas on a le temps de rien. parce qu’ils se carapatent, filant entre les doigts, laissant juste du regret en guirlande aux tréfonds du coeur lorsqu’il est trop tard.
mais c’est fini.
tout recommence aujourd’hui.
t’as laissé ta propre famille à la maison, dans le confort de la chaleur pour filer dans le froid, les bras chargés d’un gros bouquin en guise de présent. tu sais où tu vas. tu sais le chemin que tu dois prendre. ça sonne comme une évidence. tes jambes avancent seules, comme poussées par une envie irrésistible. pourtant, dans ton ventre il y a une boule d’amertume qui tourne et retourne. t’as laissé ton foyer trop longtemps en friche, tout ce que tu as voulu éviter a fini par arriver.
bettie la chipie.
bettie et ses conneries d’envies d’aller visiter le gris.
elle est frustrante et chiante, trop têtue, mais bizarrement t’es d’humeur assez cocasse pour oser la retrouver. avec le temps elle s’est greffée à la famille, greffée dans ton coeur tout comme tes soeurs. tu ne peux pas leur reprocher les mêmes erreurs que tu as fait. c’est l’adrénaline, la curiosité, peut-être un peu l’ennui aussi. ce besoin d’aventure qui contamine tous les coeurs innocents du coin. ça passe d’esprits en esprits, de coeurs en coeurs, gangrenant les rêves. c’est commun par ici. son discourt tu le connais, à une époque tu y croyais.
de l’autre côtés des frontières, là où tout est possible.
de l’autre côtés des frontières, là où tu est accessible.
mais le gris t’a creusé. le gris t’a rongé. il est passé sur toi, ravagé ce qu’il restait de toi. t’es l’enfant de la nature, comme elle, comme eux. vous n’avez rien avoir avec ce monde trop artificiel, au visage masqué par des saveurs et des couleurs rassurantes et plaisantes. t’aimerais seulement la préserver, la protéger, l’en dissuader. malheureusement, pour elle comme pour toi, c’est un sujet délicat et tu es bien trop maladroit. c’est sujet de discorde, malgré toi, malgré vous. alors il est temps de s’apaiser, il est temps de se calmer, de se faire pardonner.
t’as des images plein la tête.
des bonnes et des mauvaises.
t’as des images plein le coeur.
celles rimants avec douceur, celles rimants avec douleur.
tu ne pourras jamais les montrer, tu ne pourras jamais les partager. même les récits les plus sincères n’arriveront jamais à les matérialiser. heureusement tu as pris soin de récupérer des miettes de souvenirs. des objets qui appartiennent à ce monde, qui seront peut-être satisfaire sa curiosité et calmer ses ardeurs de vouloir s’y abandonner. un livre d’images, de celles que tu capture à travers ton oeil artificiel, celui qui tient dans ta poche, celui qui aplati les images pour les appliquer sur du papier.
tu frappes à la porte.
t’es un peu anxieux, un peu nerveux.
elle va pas te rejeter, elle va pas te refuser. tu repenses seulement a vos discussions tumultueuses et à ton incapacité à traiter du sujet sans t’emporter. ce soir il est temps de prendre les devants, de profiter de ta bonne humeur et de ta générosité à vouloir partager un petit bout de ton aventure. mettre l’hostilité de côté, la ranger derrière toi et comprendre de ce dont elle rêve parfois. bettie  ? c’est isha, ouvres moi, j’ai un cadeau pour toi. la porte tarde à s’ouvrir, pourtant tu sais qu’elle est là, une faible lueur familière perle aux fenêtres. un sourire amusé se dessine sur ton visage, balayant ta nervosité. tu resteras là toute la nuit si il le faut, même si tu dois t’amuser à t’abîmer les mains pour frapper continuellement à sa porte.


© GASMASK
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MessageSujet: Re: FIÈVRE - bettie   FIÈVRE - bettie EmptyJeu 12 Mar - 23:55

toc. toc. toc.
des coups retentissent contre la porte, un peu comme des
eh, bettie, t'es passée où ?
nulle part et quelque part à la fois.
bettie aujourd'hui t'es pas sortie.
restée enfermée toute la journée dans ton chalet.
t'as même pas pensé à nourrir les animaux
trop obnubilée par d'autres maux.
bettie t'as un arc-en-ciel sur les doigts, un peu sur le visage aussi.
c'est que t'as passé toute une journée à faire ton art
et qu'il t'en reste sur la peau et sur les vêtements.
tout une journée à redécorer ta chambre.
toute une journée à  dessiner/peindre sur les murs de ta chambre.
à t'imaginer le dehors.
le gris, les immeubles, les autobus, les avions, les centres commerces ciels.
t'as pas vu le temps passer, encore moins les flocons.
toc. toc. toc.
une voix familière.
bettie t'abandonne tes crayons, tes feutres, tes pinceaux, ton gris.
tu pars rejoindre un peu les lumières.
tant pis si ça te crame un peu les yeux.
tu te dépêches d'aller jusqu'à la porte, tu cours presque.
c'est que cette voix là, tu l'as pas entendu depuis pfiou... au moins mille bâtonnets faits sur le mur de ta salle de bain.
ça commençait à faire beaucoup.
toc. toc. toc.
t'ouvres la porte.
pas le temps pour le bonjour ça va, t'es déjà dans ses bras.
au passage, tu laisses un peu de couleur sur la joue d'isha.
c'est comme ça ici.
- tu vas bien ??
t'attends pas sa réponse,
tu l'entraines déjà à l'intérieur.
dans ton antre, qui n'a pas vraiment changé.
toujours le même bordel, le même aspect dérangé.
chez toi ça pue le désespoir bettie.
ça pue le désir d'ailleurs.
ça pue l'enfant abandonnée trop tôt.
- c'est quoi mon cadeau ??
et toi bettie, t'as un cadeau à offrir ?
un truc pour faire plaisir ?
évidemment, t'as rien.
c'est vide ici.
t'es vide bettie.




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Isha Dakota
Isha Dakota
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MessageSujet: Re: FIÈVRE - bettie   FIÈVRE - bettie EmptyVen 13 Mar - 19:43

fièvre

Regarder la folie reprendre ses droits, danser comme des pantins, tanguer d'bâbord à tribord et chanter tous ensemble, ce refrain, à la façon d'un chant d'marin, que la fièvre marche avec nous, sous les arcades et sous les coups, fleur au fusil, sourire en coin, tête en avant, oublie tout Δ fauve


t’as insisté, bel et bien déterminé. avec bettie tout est en dents de scie. elle t’as bien fait languir devant la porte, dans le froid, à toquer de manière répétitive et agaçante. mais la porte s’est ouverte enfin. un éclair peinturluré à foncé tout droit sur toi, pour venir se ranger entre tes bras. tu ris, un peu abasourdi par tant d’enthousiasme et déboussolé par cette boule d’hyper activité. une question fuse, lancée à la volée, mais tu n’as même pas le temps d’y répondre qu’elle te traîne déjà à l’intérieur avec impatience, comme si vous aviez le diable à vos trousses. tu retrouves un décor familier, qui n’as pratiquement pas changé, contrairement à elle. tu te retourne pour la regarder, essuyant ta joue des couleurs qu’elle a pu y mettre. bettie, elle a changé.
comme doli, comme zoé.
c’est plus la petite fille qu’elle était.
elle a grandi, ses joues enfantines se sont envolées. pourtant elle est quand-même restée la même. des couleurs pleins la tête, des envies d’ailleurs. t’es ravis de la retrouver, ravis de renouer avec le passé, malgré les tourments qui vous ont toujours traversés. tu l’as entraperçu depuis, mais trop rapidement, trop légèrement. il était temps d’aller la retrouver, de renouer et surtout de partager un petit bout de ton périple. le tout tient dans un album, des photos et des mots. de belles choses comme des mauvaises.  tiens, c’est pas extraordinaire, mais au moins tes rêves seront plus concrets tu lui tends timidement ton présent, un sourire sincère accroché aux lèvres. si seulement ça pouvait calmer ses ardeurs d’aller goûter au gris. si seulement ça pouvait la faire voyager suffisamment pour qu’elle ne décide plus de partir. pour elle, pour doli, pour zoé, pour toi. elle a beau être une pièce rapportée, une pauvre enfant abandonnée, elle fait parti de la famille. tu l’as toujours compté au près de tes soeurs, un lien étrange et étriqué, autant que fragile. tu veux seulement la protéger, la préserver, la raisonner. ton voyage à tellement abîmé ton être, passant sur toi comme un traître. il a laissé des marques indélébiles dans ta peau, dans ton coeur, dans ton âme, mais il n’a pas fait que te laisser des choses. il t’en a pris aussi.  on prend le temps de le feuilleter si tu veux, je te raconterais tout ce que tu veux savoir. une grosse promesse que tu fais en relevant tes cheveux sur ta tête. si tu dois donner de ton temps pour tout lui raconter et la dissuader de partir d’ici, alors tu le fera. tu retires ta veste gelée, qui contraste trop avec la tiédeur de cet intérieur et devient insupportable. tu l’envoi sur ton épaule avant de saisir le bras fragile de la petite demoiselle avec le tien, pour avancer dans la pièce. puis toi aussi tu dois avoir des trucs à me raconter… ça nous évitera de faire la guerre.  tu ponctues tes paroles en riant, lui donnant un petit coup de coude complice. des petits moments de complicité qui ont laissé ton âme en berne durant ton périple. tu as fait le tour du monde, le tour des gens, mais même à croiser des visages différents tous les jours, il n’y a pas eu un seul autre instant dans ta vie où la solitude s’est faite aussi pesante. alors forcément tu veux rattraper tout ce que tu as pu louper depuis ses quatre années passées loin d’ici, loin d’elles, loin de tout.  


© GASMASK
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MessageSujet: Re: FIÈVRE - bettie   FIÈVRE - bettie EmptyDim 15 Mar - 19:33

ça te fait bizarre de voir isha ici.
c'est que t'avais oublié ce que ça faisait, de l'avoir chez toi.
d'avoir celui qui a son prénom marqué sur l'un de tes murs.
tu pensais ne plus jamais le revoir.
tu pensais que c'était une personne de plus à laquelle tu ne t'étais pas assez attachée.
mais regarde, il est là bettie.
mais écoute, il te parle bettie.
mais sent, il te taquine bettie.
et toi tu ris.
tu prends son livre de souvenirs entre tes mains, ces fragments de vie où tu n'étais pas avec lui.
et tu poses tout ça sur ton canapé un peu miteux tout en forçant isha à s'y assoir.
- Reste là, j'vais chercher un truc à boire !
et tu t'y attèles, en te redirigeant vers ta porte d'entrée, pour ouvrir celle-ci et prendre la première bouteille que tu vois.
ce soir, ce sera alcool en guise de boisson.
alcool en guise de repas.
alcool en guise de dessert.
(et en guise d'amuse-gueules, les souvenirs d'isha)
tu reprends d'ailleurs vite place à côté de celui-ci, lui laissant la bouteille pour te concentrer sur le livre que tu viens de placer sur tes genoux.
- C'est tous tes souvenirs du gris alors ?
tu lui demandes ça, sans ouvrir la première page du bouquin.
tu demandes ça pour être sûre.
t'as un peu le trac, bettie.
c'est que sur ces pages, figurent tout ce que tu veux voir, tout ce que tu désires.
t'as peur d'être déçue, de finalement penser que la meilleure chose que tu puisses faire, c'est rester ici.
qu'il n'y a pas mieux ici.
tu ne le supporterais pas.
tu n'y survivrais pas.
mais allez, ça va aller, pas vrai ?
regarde, t'as isha à côté de toi, ça ne peut pas mal se passer.
tu piques la bouteille d'entre ses mains et bois une gorgée pour te donner du courage.
tu lances un coup d'oeil complice à isha, avant de poser la bouteille à tes pieds.
tu peux le faire, bettie.
tu ouvres le livre sur une page au hasard.
- oooooh, mais c'est beau ça ! c'est quoi, c'est où ???
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Isha Dakota
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MessageSujet: Re: FIÈVRE - bettie   FIÈVRE - bettie EmptyLun 16 Mar - 12:58

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l’impatience ou l’enthousiasme. tu ne sais pas, mais tu retrouves bettie. elle n’a pas changé du tout, son dynamisme n’a pas disparu. elle a l’air plutôt enjouée, peut-être ravis de te voir et c’est tout ce que tu voulais. venir aussi tard l’aurait peut-être dérangé, mais à en croire les couleurs sur son visage et ses mains, il n’y a que sa créativité excessive que tu as troublée. la sortir de sa monotonie n’est pas si mal au final. elle t’emmène jusqu’à son canapé où elle te force à t’assoir et tu t’exécute docilement, ne refusant pas un peu de repos après ta marche pour venir jusqu’ici. elle t’abandonne presque aussi tôt pour vous servir quelque chose à boire et tu souris, pas du tout contre l’idée de te désaltérer. de l’alcool, c’est bien étrange de boire ça en sa compagnie. la dernière fois que tu l’as vu elle avait à peine dix-sept ans, elle sortait tout juste de ses poupées pour atteindre l’apogée de l’adolescence. encore une petite fille pleine d’innocence, loin de toutes ses filles de son âge trop dévergondées que tu as pu croiser. elle a beau être plus jeune d’un an, à côté de toi elle te semblera toujours être une petite fille. tu acceptes volontiers la bouteille qu’elle te tend en revenant, la laissant se servir de tes genoux pour poser ton album. tous tes souvenirs du gris ? malheureusement non. il a des choses plus obscures que tu gardes dans ta tête ou dans d’autres albums. des choses qui ne méritent pas forcément d’être montrées, des choses qui concernent ton intimité et qui n’auraient pas d’intérêt pour elle. ton petit jardin secret que tu gardes bien précieusement caché dans ta chambre, loin des yeux curieux de zoé et doli, peut-être même de iva. tout non, quatre ans c’est long tu sais. tu ris en t’empressant déjà d’ouvrir la bouteille pour en boire une gorgée. c’est fort, un peu violent, mais toujours meilleur que tous ces trucs commerciaux que tu as pu avaler pendant ton périple. elle n’a pas l’air bien décidée à découvrir tout ce qui concerne ton voyage, comme si une certaine crainte l’envahissait. bizarrement, il y a autant d’appréhension que d’impatience. elle fini par te prendre la bouteille, comme pour se donner du courage et parvient à trouver la force de se plonger dans ton livre. tu ris de nouveau à sa réaction, c’est exactement ce que tu avais envisagé. tu as choisi cet album pour les bonnes choses, préférant garder les mauvaises pour plus tard. tu jettes un coup d’oeil aux quelques mots inscrits en bas de la photos pour te remettre en tête toutes les images, souriant légèrement en y repensant. alors ça… c’est pas loin, aux états-unis, le grand canyon, c’est un désert où il fait très chaud, pas comme ici, avec des grosses roches comme ça un peu partout. tu marques une légère pause pour tourner les autres pages qui concerne cet épisode. des grandes étendues arides, faites de roches, de terre sèche, de cactus. tout se décline dans tes tons jaunes, bleu profond aussi pour le ciel dégagé. sur certaines il y a encore des souvenirs de gens que tu as pu croiser à droite ou a gauche. tu te surprend à sourire légèrement, un peu mélancolique malgré l’amertume qu’à pu te laisser ton expédition. tu te surprend à sourire légèrement, un peu mélancolique malgré l’amertume qu’à pu te laisser ton expédition. tu sais les états-unis c’est très grand, j’ai pas tout fait malheureusement… ha ! tiens, tu voulais voir du gris, new york avec  la statue de la liberté, y'a pleins de grandes rues qui donnent le vertiges, avec du bruit partout. c'est beau, mais c'est affreux aussi.  tu pouffes de rire, te rappelant les klaxons, les lumières, les cris des gens, les musiques des bars ou des restaurants, le métro, les buildings... tant de choses qui hantent encore tes rêves aujourd'hui.  c'est trop loin de tout ce qu'on connaît ici... là bas ça va vite, t'as pas le temps. si tu marches pas sur la rue, c'est elle qui t'écrase... ton sourire se fane, tes doigts s'arrêtent sur des photos où des visages souriants te regardent. c'était encore le début tout ça, quand le pire n'avait pas encore pointé le bout de son nez. ton enthousiasme à l'époque te faisait miroiter tant de bonnes choses que tous les détails désagréables paraissaient être si peu à tes yeux. tu finis par relâcher l'attention sur les photos, laissant bettie flâner sur ces petits bouts de rêves pour aller attraper la bouteille à ses pieds et noyer un peu ta rancoeur. l'alcool a toujours eu le don d'étouffer le mauvais.

© GASMASK
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MessageSujet: Re: FIÈVRE - bettie   FIÈVRE - bettie EmptyMer 18 Mar - 21:26


Bettie tu regardes les photos qu'Isha vient de t'offrir.
Et tu dis pas un mot.
Tu restes bouche-bée.
Pourtant, t'en as souvent, des trucs à dire.
Des trucs sans queue ni tête, pas importants, futiles, des trucs dont tout le monde s'en passerait bien, mais que toi, tu trouves utiles de dire.
Comme des tiens, le ciel est bleu aujourd'hui.
Mais là, non.
Rien de rien.
Bettie tu te contentes de regarder les images et écouter Isha.
La couleur du ciel, ce sera pour une autre fois.
Là Bettie, tu fixes une photo d'un endroit que tu ne connais pas, Isha appelle ça le Grand Canyon, tu penses en avoir déjà vu une photo dans un des manuels de géographie, quand t'allais encore à l'école...
Mais non, non t'as jamais vu ça, Bettie.
Tu t'en aurais souvenu, d'un endroit aussi desséché que ça.
Il te prend l'envie de caresser la photo du bout de tes doigts, comme pour y être, mais Isha tourne la page.
Tu as presque envie de râler, mais tu oublies bien vite quand tu tombes sur des nouvelles photos.
Des photos de gens.
Des petits, des grands, des gens aux cheveux blonds ou aux cheveux bruns.
Tu trouves que certains d'entre eux sont habillés un peu bizarre et pourquoi les filles sont sur des échasses.
Mais encore une fois, tu ne dis rien.
Tu es trop occupée à décortiquer la photo et a tenté de regarder le décor.
(Dans le fond d'une des photos, il y a des murs en brique et une télévision, un truc que t'as jamais vu, alors tu penses naïvement que c'est une gigantesque image dans un gigantesque cadre et tu dis te dis même que t'aimerais avoir un gigantesque cadre comme ça, pour accrocher sur un de tes murs)
Et puis Isha tourne la page, une nouvelle fois.
Et tu tombes sur toutes ces lumières.
T'as presque envie de pleurer.
Tu te penches même un peu sur le livre, pour bien tout voir.
Pour bien remarquer même la toute petite des lumières.
Tu te dis que c'est bien différent de ce que tu trouves dans ton ciel à toi, mais ça ne te dérange pas, t'aimes même beaucoup.
Et puis tu trouves la preuve sur ces photos, que le gris est endroit beaucoup plus magique ; ils arrivent à écrire des mots avec les lumières.
T'écoutes à peine ce qu'Isha te dit, t'es trop obnubilée par tout ça.
Par les lumières et les géants de bétons, ceux qui sont copains avec le ciel.
Quand t'as fini avec tout ça, fini avec ces trois images, tu reportes ton attention sur Isha, affalé sur ton canapé.
Tu comprends pas trop pourquoi il ne regarde pas, des photos comme ça, tu les regarderais nuits et jours si tu le pouvais.
Et puis, tu finis par te dire qu'il doit les connaitre par cœur, que les images il les a dans la tête coûte que coûte.
- Ils sont comment les bruits ?
Tu poses cette question un peu naïvement.
C'est vrai que toi, tu sais pas trop le bruit que ça fait, six voitures qui klaxonnent en même temps, tu connais pas le bruit des chantiers et de la rue en général, t'es étrangère à tout ça.
T'es étrangère à la vie.
- Est-ce que ça fait un peu comme quand les oiseaux viennent nous réveiller le matin et quand les chevaux et les cochons ont décidé d'hennir et de grogner ? Non parce que ça fait mal à la tête aussi...
Mais non Bettie, mais non.
T'es à côté de la plaque et tu t'en rends même pas compte.
Tu remarques même pas que ça fait un peu mal à Isha de se replonger dans ses souvenirs.
T'es trop obnubilée par ton désir de voir le monde, alors tu replonges une énième fois dans le livre, en tournant quelques pages.
Des visages.
Pleins de visages.
Souvent les même.
Des visages qui sourissent, qui grimacent, qui s'embrassent.
T'as un léger pincement au cœur quand tu regardes ces gens que tu ne connais pourtant pas.
Ils ont l'air si proche sur les photos et si loin en vrai.
- C'est tout tes copains ceux-là ? Ils t'ont pas suivi ?
Tu tournes un peu la tête, aperçois Isha une énième fois en train de boire.
Tu fronces un peu les sourcils.
- Allez, passe moi ça.
Tu lui prends la bouteille et bois un peu.
T'es pas croyable Bettie.
Tu vois que ton copain se noie un peu en buvant et toi, au lieu de le faire sortir de l'eau, tu sombres avec lui.
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Isha Dakota
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MessageSujet: Re: FIÈVRE - bettie   FIÈVRE - bettie EmptySam 21 Mar - 23:28

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quelque chose se creuse au fond de toi, comme si à travers ces images tu revoyais des petits morceaux de toi, laissé là-bas, aux quatre coins du monde. tous ces endroit où tu as foulé le sol. tout ces endroit où tu as rêvé, des étoiles pleins les yeux. tous ces endroits où tu as rencontré des gens, un peu comme toi, portant en leur coeur un magnifique espoir. c’était encore le début, tout restait à découvrir, ta curiosité en demandait encore plus à chaque nouvelle frontière traversée. tout avait encore le goût sucré de la découverte, de l’admiration, de l’enthousiasme. tout faisait encore miroiter du bon.
un effroyable sentiment de regret t’envahis.
pourtant c’est grâce à ça que tu as grandi.
ce savant mélange de bon et de mauvais que sert la société, que tu n’aurais pu saisir si tu n’y avais pas foncé tête baissée. ça t’aura au moins fait prendre conscience de la valeur de cette vie que tu as voulu laisser derrière toi. ce petit paradis sur tette, coincé entre les lacs et les forêts. la valeur de ces gens qui comptent pour toi, bien plus que tu ne l’aurais imaginé. ceux qui sont toujours là, maintenant que tu reviens, ceux qui t’accueillent les bras ouvert, comme si tout allait bien. comme zoé, comme tes amis, comme bettie. bettie toujours aussi émerveillée par ces petits bout de papiers plastiques rassembler à la suite pour former le film de tes souvenirs. au fur et à mesure elle s’en rapproche, comme si d’un coup elle pouvait y plonger. comme si ces images étaient à elles seules la porte vers cet autre monde. si seulement il n’y avait que de si jolies choses à voir. non, il y a aussi de l’affreux, de l’hideux, de l’effroyable, du méprisable. tout y est terne et lasse, tout y est bruyant et flippant. tu ris légèrement à sa question, le genre de petit rire presque hautain, forcé de constater à quel point elle est loin de tout ça. là-bas il n’y a que le bruit mécanique de tout le métal et le béton dont sont formé les villes. là-bas il n’y a que les cris de détresse des gens qui ne savent plus comment se sortir de cette spirale néfaste.  non bettie, c’est beaucoup plus embêtant que ça, à côté les animaux c’est plaisant à entendre… c’est des bruits agressifs, qui font peur au début et aux quels ont ne s’habitue jamais.  tu déglutis difficilement sur tes paroles, entendant un faible murmure à tes oreilles qui te remémore la cacophonie de ces bruits qui ne se taisent jamais. la douce musique de la nature n’est rien à côté. le silence, le calme, c’est tellement reposant que tout le reste pourrait rendre fou. tu serais incapable de lui décrire exactement à quoi cela peut ressembler, dans votre petit monde il n’y a aucun équivalant. même le tonnerre qui gronde peut sembler si doux, si naturel, si paisible comme un ronronnement de chat.
et tu ne regarde plus les images.
tu ne veux pas regarder les visages.
tous ces gens que tu as croisé, pour de bons moments comme des mauvais. ceux qui ont partagé, ceux qui ont volé. ceux que tu as aimé, ceux que tu as détesté. là-bas ce n’est pas comme ici. les gens passent, picorent ce qu’ils peuvent picorer, puis s’en vont pour laisser la place à d’autre. toi aussi tu as fini par faire ça, à force de temps, à force de déception. pour te protéger aussi, pour éviter d’avoir à t’accrocher et pour ne pas renoncer au reste du monde qui t’attendait encore.  non, c’est des gens comme ça que j’ai rencontré, des fois pour quelques minutes, des fois pour quelques jours… pour eux j’étais un alien, un arriviste de bobo hippie à dix million d’années lumière de tout ça, c’était drôle.  assez pour te redonner le sourire. tu te souviens de toutes les questions qui fusaient pour comprendre votre mode de vie. tous ces visages glacés d’effrois, car pas du tout inspiré par ce genre d’aventure. le confort de leurs petites vies bien tranquille, bercée par la technologie, ne leur donnait pas du tout encore de renoncer à tout ça.  la seule personne avec qui j’ai vraiment accroché, c’est lui, mais j’ai filé peu de temps après pour reprendre la route…  ton doigt c’est arrêté sur un visage que tu n’oublieras jamais. même si tu as feint l’indifférence et jour les crétins en filant comme un voleur après une nuit idyllique, tu ne pourras jamais l’oublier. il était l’un des rares à sembler paisible, en désaccord total avec tout ce qui l’entourait, pourtant ça lui collait à la peau, pourtant il donnait l’impression que c’était possible de s’y faire. il donnait de l’espoir, trop d’espoir. alors tu as filé au petit matin, sans un mot, lui laissant égoïstement que quelques souvenirs en dentelle. t’avais encore toutes les fameuses promesses du monde à découvrir, pas seulement le réconfort au creux de ses bras. malheureusement pour toi, tu te serais peut-être arrêté là si tu avais su, dans le confort de ses draps rassurant. t’aurais pu aller le retrouver à ton retour, juste avant de revenir par ici, pour t’excuser, pour le sortir de là-bas et lui proposer de t’accompagner, pour essayer de te faire pardonner.
ton sourire s’est de nouveau envolé.
comme la bouteille entre tes mains, avec la quelle tu voulais te noyer.
tu soupires légèrement, désireux de chasser les regrets qui t’envahissent. le temps n’est pas à la déprime. si tu es venu ici ce soir, c’est avant tout pour t’amuser, pour laisser tout ça de côté et avant tout lui faire plaisir. bouder dans ton coin en ruminant le passé, ne servirait à rien. Alors tu te redresses, attrapant l’album entre tes mains pour reprendre tes explications avec un peu plus d’enthousiasme.  bon, alors après le nord, il y a eu le sud, forcément, j’ai fais le mexique, avec ses grandes plages et ses gens très chaleureux, mais très pauvres aussi, c’était pas tous les jours facile… j’ai vu les temples aussi, en descendant un peu dans les terres, la forêt amazonienne et tout ça… le péru aussi, là-bas c’était bien,…  tu marques une pause pour lui laisser le temps de bien assimiler toutes les images qui défilent. tout et plein de couleurs somptueuses, mais c’est bien différent des états-unis. même les images ont l’air plus paisibles. il n’y a pas de photo des villes que tu t’es borné à éviter. le territoire d’amérique du sud pouvait te permettre de ne passer que par les petites villes et de rester en contacte avec la nature pour éviter tout désagrément liés à l’urbanisation. j’ai terminé par le brésil après,  avec des belles plages où le coucher de soleil était magique, rien avoir avec ce qu’on a ici… mais là-bas la pauvreté c’est très présent aussi, y’a des géants de bétons et juste derrière des quartiers de maisons faites avec tout ce que tu peux trouver dans une poubelle, les favelas… c’était horrible, mais personne fait rien, c’est normal là-bas.  tu soupires de nouveau, relâchant le l’album pour qu’elle puisse repartir dans son exploration pendant que tu te rinces à nouveau la gorge à l’aide de la bouteille que tu lui prend gentiment des mains. toutes ces contradictions qui ont marqué ton périple te retournent encore l'estomac aujourd'hui. tous les bons côtés, tous les gens courageux et humbles comme toi, comme vous, en parfait accord avec le reste du monde, trop vicieux et malsain. tu n'as toujours pas compris comment les grands de ce monde, ceux pour qui tout pouvait aller au mieux, préféraient fermer les yeux sur les misères qui se passent juste à côté, comme si ça n'existait pas.
tu t'affales dans le fond du canapé.
tu laisses doucement l'alcool s'insinuer.
heureusement que ça parvient à te détendre, pour placer au second plan ton amertume et désinhiber ta réflexion. mais ce n’est pas suffisant à ton goût, il y a mieux pour planer littéralement et laisser tout ça loin, bien sagement ranger dans un coin. tu plonges une main dans l’une des poches de ton jean en tendant de nouveau la bouteille à ton acolyte, pour en sortir un espèce de cigarette artisanale.  là-bas, en colombie, ils gèrent plutôt bien la drogue, j’ai ramené ça, c’est bien loin de tout ce qu’on peut trouver chez nous.  un sourire narquois se dessine sur tes lèvres avant que tu n’y coince ce petit joint d’herbe parfaitement innocent pour l’allumer et l’entamer.  c’est parfait pour accompagner ta bouteille tout en douceur.  tu la gratifie d’un clin d’oeil complice, tirant encore deux ou trois fois avant de lui tendre enfin. tu n’as jamais eu l’occasion de partager ce genre de chose avec elle avant ton départ, mais à en juger sa descente remarquable en matière d’alcool, tu te doute qu’elle a déjà dû s’adonner à ce genre d’expérience, histoire de se donner un peu de sensations fortes et de sortir de la monotonie du coin qui l’exaspère. le contraire en serait bien étonnant.


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