les hautes lumières, c'est quoi pour toi ?
mana comme un soleil, dans les hautes lumières elle rayonnait. elle a d'abord été enfant, elle a aimé les couleurs, les sons et les odeurs. elle a aimé la vie, le battement parfois bancal de son joli coeur. de son coeur amoureux. mana elle a aimé les visages, les cabanes et le ruisseau. c'était la maison, le refuge. l'endroit qui apaise, qui calme aussi par moment. l'endroit où l'on nait, celui où l'on meurt. alors mana est partie, un jour, pour éviter de mourir.

le goudron, les voitures, la technologie, toutes ces choses là, ça ne te tente pas des fois, ou t'es plutôt grand air ?
les voitures sont bruyantes, le goudron sent mauvais. elle pourrait aimer, si on lui avait montré comment faire. mais mana on lui a toujours appris que la forêt, les arbres, et les murmures plutôt que le téléphone portable. pourtant elle a vu, de loin. elle a tenté d'apprivoiser la ville, de l'aimer assez fort pour vouloir y rester. elle a aimé les gens qu'elle y a vu, les images qu'elle a croisé. la ville a aimé mana, tout le monde aime mana. mais l'enfant est parfois sauvage. l'enfant s'inquiète de la solitude, de l'anonymat. la ville est trop petite, bruyante et fade. la nature est immense, belle et indomptable.

et tu comptes rester encore longtemps ici, ou c'est juste pour une petite durée ?
elle s'était toujours fait la promesse de rester ici pour toujours, de ne jamais aller voir ailleurs. mais a force d'histoire et de on dit, elle est partie. mana elle compte rester longtemps parce qu'elle revient à peine. que ça lui a manqué. que parfois, elle se dit qu'elle aurait pas du partir, mais que finalement, ça la fait rire. comme une musique. mana l'ailleurs elle la trouvé trop grand, alors elle rentre à la maison.

tu fais quoi de tes petites mains sinon ?
ses doigts à mana, ils fabriquent des bougies. depuis toujours, elle s'assoie à côté de sa mère, elles mélangent les odeurs, elle fait fondre la cire. mana, elle fait des bougies, elle fabrique de la lumière. a une période, elle a cru qu'elle pourrait faire de la peinture, dessiner à la craie. mais elle a toujours été vraiment douée qu'avec les bougies. la chandelière.


Mana elle s'assoie, elle rit, et finalement elle se laisse tomber dans l'herbe. Son corps il est fragile, pas bien épais, même un peu frêle, quand il écrase les brindilles mouillée. Sous la lune, elle laisse ses doigts glisser jusqu'aux siens. Elle touche sa peau. Elle est petite Mana, minuscule sous le ciel immense. Pourtant quand il parle, quand il dessine les contours de sa peau, elle se sent grandir, elle a l'impression d'être particulière. Mana avec sa drôle de douceur, ses silences prolongés, et les rires qu'elle vole. Mana elle est légèreté, quand a son tour il effleure sa peau, alors qu'elle le couve d'un regard qu'elle sait si bien faire. Le regard qui dit « tout va bien, toujours ». Mana dit toujours que tout va bien, sans arrêt. Elle est comme ça, rayonnante d'innocence, belle d'insouciance. Il glisse la main dans ses cheveux défait, ses cheveux épais qui brûlent le sol. Les gens aiment tomber amoureux, Mana peut être plus que les autres. Alors à la nuit elle lui sourit, attrape sa main. Il a la peau si douce. Il a l'odeur des champs, et la couleur que donne le soleil à ceux qui veulent bien l'apprivoiser. Elle souffle et elle murmure doucement. Des choses belles qu'elle n'est pas certaines de penser.

Mana elle pense à trop de choses à la fois.
S'en aller, revenir.
L'amitié, la famille, l'amour.
Les oiseaux, la forêt et le ruisseau.
Les gens et puis les autres.
Les histoires qu'on racontent, celles qu'on sous-entend.
Au matin, aussi au soir.
Au jour et au noir.
Mana elle pense toujours des tas de choses.

Peut être qu'un jour elle a pensé a l'aimer, seulement lui. Peut être qu'avant de partir, elle l'a aimé lui uniquement, parce qu'il n'avait rien à voir avec les autres. Qu'il était différent. Qu'il disait qu'il attendrait, elle, toujours.