mon coeur fait mal (libre)

Je me suis sentie très seule,
d'un coup d'un seul.

j'ai eu besoin de souffler, très très fort parce que mon coeur faisait très très mal. je pensais à papa. et à maman. et les larmes cristal ont quittés mes yeux pour brûler mes joues. Mais isha était pas là, doli non plus. J'étais toute seule alors je suis partie.

très très vite,
parce que j'avais très très mal,
fallait apaiser le coeur
laver le corps
toucher
l'eau
et souffler.

J'ai eu très très mal d'un coup d'un seul,
j'ai cru que j'allais mourir de mal,
ça pique au creux de ma poitrine (je crois, que c'est la poitrine que ça s'appelle)
je sais pas.... qualifier.
le mal.

je suis toute nue dans l'eau, je pleure, peut-être qu'on m'entend.
l'eau est froide (trop froide)
et la lune est petite (trop petite)
c'est pas beau, elles sont ou les hautes lumières ?

Invité

J'ai l'air d'un pervers. À la regarder comme ça, dans l'eau.
N'arrivant pas à détourner le regard devant la beauté de son corps sous la lumière du satellite.
Pas de cette façon-là. Pas d'une manière qui me donne envie de la toucher. Pas vraiment. Les garçons, c'est plus beau. Du moins pour moi.
Les filles m'intimident. J'ai eu des meilleures amies, une fois. Elles ont été trop exigeantes, trop chiantes. Ou alors c'est à moi qu'il manque quelque chose pour pouvoir leur offrir ce qu'elles me demandent.
C'est moi qui suis trop indifférent pour endurer leurs envies de bras pour les serrer. Leurs envies d'oreilles pour les écouter. Leurs envies d'attentions pour les consoler.
Ses gémissements résonnent dans la nuit. Je n'y suis pas vraiment sensible. La détresse des autres a cessé de m'intéresser. Elle a même cessé de me gêner ou de me faire sentir coupable.
Plus rien n'importe. Absolument rien.
Tout le monde va mal dans la vie. Pourquoi serait-elle une exception?
Moi, ça va. Je m'en sors mieux que les autres. C'est grâce au détachement que j'ai réussi à atteindre par rapport à la vie.
Je la regarde toujours. Elle est magnifique dans sa tristesse. Elle est magnifique à remuer l'eau autour d'elle.
Pleure-t-elle car elle a décidé de se noyer? Compte-t-elle offrir son être en sacrifice aux eaux douces?
Je ne m'interposerai pas. Si c'est bien le cas, c'est sa décision. À elle seule. Je ne suis qu’un spectateur avide d’être témoin de la suite. Je ne suis qu’un malsain aux yeux des autres qui pourraient éventuellement assister à la scène.

je plonge ma tête sous l'eau.
là, sous l'eau, les sons sont encore plus atténués qu'avec la nuit.
j'entends plus la chouette, j'entends rien du tout.

je crois que je reste un grand moment,
le temps que ça me purifie.
j'ai froid, très très froid.
mais ça fait du bien, juste de...
de laisser tout sortir, en fait.

quand je ressort la tête hors de l'eau après tout ça, quand je m’assois au bord de l'eau, les fesses dans les vagues, je prend le temps de fermer les yeux. ma peau elle fait pleins de petits points, quand j'ai froid, et mes cheveux mouillées aident pas. mais bon j'ai prévu, j'avais pris la couverture de dans mon lit quand je suis partie. (je dors toute nue)

un soupire derrière moi, quelques bruits de pas,
je les reconnais entre mille,
c'est les pas de brise.

la jument souffle doucement et viens poser le bout de son nez sur mon épaule
elle souffle un peu, distraitement, elle me pousse un petit peu
je sais ce que ça veux dire, je rigole, un peu.

mon coeur fait toujours mais mais bon, ça pouvait pas rester éternellement le... truc
qui faisait
mal.

mal comme quand isha me crie.
mal comme quand doli dis qu'elle veux partir.
mal comme quand doli dis des mots pas beaux.

je me relève et puis je marche jusqu'à la couverture, et je me roule dedans,
en soupirant un peu, en brrrr-ant, puis je me rassois.
la lune est petite et les arbres autour du lac sont sombres.
brise se couche près de moi, elle me réchauffe,
alors je me pose contre elle,
et je ferme les yeux un peu mais j'ai remarqué
que y'as pas que brise avec moi.

Alors j'ouvre les yeux,
j'ouvre les yeux et je cherche, pour rencontrer la silhouette d'un autre
autre, juste autre
- coucou ???

Il fait nuit, ce soir la lune ne brille pas de ses mille feux. Quand elle est comme ça je pense à ma jolie Zoé, duce lumière, enfant de la lune qui doit se sentir si seule sans sa mère qui éclaire. Je dormais tranquillement d'un œil à moitié, l'autre moitié occupée à rêver de Zoé. Et puis sans crier gare, Anoki, mon comique, mon amour de cheval, mon compagnon de chaque instant, passa son jolie museau par l'ouverture de mon tipi. La fraîcheur entra avec lui. Des fois il entre, c'est assez grand ici pour qu'il puisse dormir avec moi. Mais en cet instant je sens dans son regard qu'il veut que je le suive, que je vienne à sa rencontre, quelque chose l'inquiète. Nue, je me saisie de mon poncho et d'une couverture. Une fois dehors sur son dos je me couvre de mon poncho, finalement, la couverture sera de trop, tant pis.
Il me guide, me conduit, je somnole un peu mais qu'importe, il sait où il va, je ne m'en fait pas. Dans la forêt, ma forêt d'amour, il me conduit et soupire quand il me voit sortir ma pipe. Anoki il n'aime pas me voir fumer, il aime les esprits, mais pas me voir leur parler, étrange non ? Mais ce soir je ne leur parlerais pas, je l'ai fait hier, je ne vais pas les déranger à chaque fois. Juste un peu de tabac et une herbe de mon secret, histoire de rester un peut au pays des fées.
On arrive au lac, je vois Zoé, ma petite fée enchanté, elle est toute mouillée et à les yeux gonflés. Pourquoi donc des larmes ont elles coulées sur ses jolies joues, non, Zoé ne doit pas être triste, Zoé c'est un trésor, son cœur doit être remplis de pépites d'or.
Anoki il aime beaucoup Zoé, il aime aussi beaucoup Brise, souvent je me demande si il ne se passe pas un truc entre eux, il la suit partout. Je comprend maintenant pourquoi il est venu me chercher, il n'aime pas voir la lune pleurer. Il me dépose près d'elle, je me félicite d'avoir pris une couverture en trop. La sienne est trempée, je lui pose sur le dos.

"Ne grelotte plus ma douce, la chaleur va revenir. J'aime pas te voir triste petite fée, que t'es-t'il arrivé ?"

Ma pipe à la bouche, je dois avoir l'air étrange, on me l'a toujours dit, la pipe c'est pas pour les filles. Moi je m'en fou, je suis pas vraiment une fille toute façon, je suis une Apache, une chaman amie des plantes et des rivières.

Invité

Au bord du lac, elle prend position assise. Comme moi, un peu plus loin, un peu derrière elle.
Je frôle la crise cardiaque quand je vois le cheval qui s'approche d'elle. Ou est-ce une jument? Je ne peux pas savoir, je viens de voir la bête. Et puis, je ne m'amuserai pas à vérifier de toute façon.
Elle se drape d'une couverture, elle cache sa nudité aux spectateurs invisibles et ébahis. Elle me la cache à moi aussi, mais je m'en fous un peu. J'ai déjà vu ce que je voulais voir, et si je veux la revoir, je n'ai qu'à retourner dans un certain coin de mon imagination.
Le spectacle devient plus étrange quand une blonde rejoint la brune. Elle aussi avec son cheval.
C'est tellement incongru, ce n'est qu'ici on qu'on peut assister à des événements pareils.
Là-bas, à Lyon, les gens ne font pas attention aux autres. Ils ne s'intéressent qu'à eux-mêmes, ils ne s'encombrent que de leurs propres merdes. Ils sont désagréables l'un envers l'autre. Ils s'utilisent puis se détruisent.
Je n'ai jamais aimé ça. J'y ai pourtant joué, à ces jeux de manipulation, à ces jeux où l'important était d'obtenir ce que je convoite sans me soucier de ce que ça peut engendrer comme conséquences infortunées chez le restant de l'humanité.
Maintenant, je ne veux plus rien, je ne désire plus rien.
C'est tant mieux, comme ça je ne suis plus un monstre.
Je suis venu ici pour devenir une nouvelle personne, pour changer.
Pour me guérir aussi, parce que ça ne va pas bien, parce que ça ne va pas tout court. Parce que même si ça allait bien, je n'en aurais que faire.
Je m'approche silencieusement, les deux mains dans mes poches. Je m'assois à côté d'elles, sans un mot.
Parce que les mots, ça ne sert pas à grand-chose, ça sert juste à meubler.
Mais il va falloir quand même dire quelque chose pour mériter d'être ici, pour justifier le fait que je suis là, avec elles.
- Je n'ai pas de bestiole, moi, mais j'ai ma charmante compagnie à offrir.
Voilà, c'est dit, c'est fait. Je regarde l'horizon, je regarde vers la direction où le lac s'étend.
C'est beau.
Trois personnes aussi différentes qu'elles puissent l'être. Elles s'installent près de l'eau qui se prélasse sans se soucier d'eux.

Spoiler:

moi j'étais toute concentrée sur la petite silhouette que j'ai pas tout de suite remarqué les pas d'anoki et la présence de meika.
moi j'étais toute concentrée pour essayer de voir au travers de la nuit (mais j'y voit rien, la lune est pas là), que quand brise à bouger un peu j'ai un peu sursauter (en plus des sursauts qui secouent mon corps tout froid (vraiment tout froid))

brise remue, donc je me pousse un petit peu,
elle se lève pour aller dire bonjour à son ami, et moi
moi j'regarde sans trop la voir d'abord, j'regarde meika
je sourit un petit peu, mais je brrr beaucoup
- coucou
mes dents claquent un peu fort mais quand sa couverture remplace la mienne toute mouillée
ça me fait du bien.

puis je voulais lui faire un gros câlin pour être venue me trouver
mais notre mystère s'est approché (meika l'avait même pas vu, mais moi si)
et il s'est assis alors je lui ai juste sourit.
je devait avoir l'air toute petite, toute frêle, toute pas comme d'habitude,
mais la présence de brise, de meika et puis tout ça, ça m'as bien remonté le moral
alors j'ai sourit pour du vrai, je me suis penché vers lui, le garçon
et puis j'ai dit bonjour à ma façon
(juste un tout petit bisous sur sa joue puisqu'il regarde pas de mon côté)
- moi je suis zoé. ça, c'est meika, et les amoureux là-bas, c'est brise et anoki. et toi tu es qui ???

je ressert un petit peu la couverture autour de moi,
j’essaie de plus brrr-er mais c'est dur encore un peu.
- t'es la depuis longtemps ? je demande au garçon
- j'avais mal là. je montre mon coeur à meika.

Spoiler:

Je me concentre sur mes mains dans son dos, je frotte doucement pour la réchauffer mais aussi pour enlever la douleur. Mes mains elles sont magiques, elles peuvent enlever le mal en nous, en vous. Je sens le bout de mes doigts chauffer, comme à chaque fois, j'enlève de ce jolie cœur les dernières douleurs. Zoé c'est un trésor, elle doit pas avoir mal au cœur, jamais, elle est trop précieuse pour ça. Je sens mon cœur se serrer, c'est toujours comme ça quand j'enlève le mal, je le sens légèrement en moi. Alors je pause ma tête sur l'épaule du jeune homme à côté de nous, histoire de souffler cette tristesse et de la voir disparaître. J'aime pauser ma tête sur l'épaule d'un homme, c'est fort, c'est beau, c'est réconfortant.
Je l'avais pas vu, pauvre petite chose que j'ai occulté dans le noir. Je n'aurais pas du, il est beau, il est lunaire.
Le soleil pointe doucement le bout de son nez loin très loin. C'est beau un lever de soleil. J'aimais beaucoup le voir se lever sur la réserve, étendues de terre remplies d'histoire. Des fois je voyais légèrement les ancêtres me faire signe et repartir chez eux.
Ici c'est différent, cette terre n'a pas la même histoire. La forêt elle est belle, elle vit, le léger froid qui s'empare de la rosée. Dans un soupir, les yeux fermés, je laisse échapper des mots d'espoir que j'ai toujours gardé en moi.
" J'aimerais qu'un jour il n'y ai plus aucun mal dans le coeur des Hommes. Je ne pourrais pas tous les soigner. Je suis triste. "
Moment de faiblesse, d'égarement. Peut-être à cause de la douleur au coeur de la petite fée. Je me ressaisie, je me laisse tomber sur les genoux du garçon, la tête sur ses jambes je le regarde tout en contemplant le ciel plein d'étoiles qui disparaissent avec l'aube.
Je souris, je tend mes mains vers son visage, je frôle sa joue en partant de son front, ma mère faisait ça quand j'étais petite.
" Dit moi joli coeur, que fais tu ici au milieu de la nuit ? Ton âme serait-elle en peine ? Moi je la trouve belle ton âme, tu m'autorise à l'aimer ? "

Invité

Est-elle mieux quand elle sourit ? Ou la tristesse la rend-elle plus belle ?
Les deux états sont fascinants. Heureusement que son amie est venue la réconforter. C’est comme ça que j’ai pu les voir. Tous les deux.
Un baiser atterrit sur ma joue. Je ne bronche pas.
C’est tout doux, tout délicat.
C’est aussi fragile qu’elle, un simple passage sur ma peau meurtrie.
Ces petits gestes d’affection me manquent tellement, sans que je n’ose me l’avouer.
C’est bien de se sentir aimé. Mais je ne la connais même pas, et elle ose m’embrasser.
C’est bizarre. Les gens ici sont bizarres. Mais c’est bien. Vraiment bien.
- Arnaud.
Tous leurs prénoms sont beaux. Même ceux des chevaux.
On dirait que c’est une condition sine qua non pour se trouver dans ces lieux.
Je fais peut-être tâche avec le mien qui n’est pas si exceptionnel que ça.
- Pas beaucoup, non.
Elle a froid, elle se recroqueville dans sa couverture. La pauvre.
Elle désigne son muscle cardiaque, elle expose sa souffrance. Je ne peux pas l’apaiser. Ce n’est pas mon rôle. Ce n’est pas dans mes possibilités non plus.
Et l’autre qui envahit mon espace vital, qui dépose son crâne sur mon épaule. Elle abandonne son odeur sur les ruines de mon être. Son parfum me colle littéralement à l’épiderme, il vient caresser mes narines d’une terrible façon.
La naïveté éclate et me fait tourner de la tête. Comment peut-elle tenir de tels propos ?
Comment peut-elle penser à une probabilité aussi éventuelle que l’invasion des extra-terrestres ?
Ça me fait un peu de la peine pour elle. Elle a un vœu, mais qui est voué d’avance à ne jamais être réalisé.
- Il ne faut jamais être triste pour les autres, ça ne sert à rien.
Je la laisse s’installer sur mes genoux. Elles ne connaissent pas de limites.
Moi le pudique qui ne supporte pas qu’on me touche, je me laisse influencer par leur laisser-aller. Ça ne me gêne pas du tout. Même quand elle fait parcourir ses doigts sur la surface de mon visage. Il n’y a que ses mots qui arrivent enfin à me faire grimacer.
Je me referme aussitôt. Tout change, tout bascule.
- Elle n’est pas belle, mon âme. Et elle va bien, merci de t’inquiéter. Tu ne devrais pas l’aimer. Elle est noire, et elle ne fait qu’attirer ce qui est pur pour le noircir à son tour.
Rien ne se lit dans ma voix. Rien de rien. Parce que justement, il n’y a rien.

Il parait si désemparé, si résigné. Ça me fait mal dans le coeur pour lui. Du coup je souris, je rayonne vers lui, je veux que ma belle âme elle le réconforte, elle le soigne.
" Faut pas dire ça, les âmes sont belles, comme les gens. Tu es beau jolie coeur, alors ton âme, moi je dis qu'elle est belle. "
Il est plutôt beau garçon, je pourrais tomber amoureuse de lui, oui je pourrais. Je sens que lui ne sais pas vraiment ce que c'est, ne lui a t'on jamais donné assez d'amour pour qu'il s'en sente emplis ? Ma belle Zoé, elle elle n'est qu'amour, comme elle j'aimerais pouvoir voir le monde avec seulement tout ce qu'il a de beau. Nous formons un groupe tellement atypique je trouve ... Mais à la fois si harmonieux. Mon rayon de Lune a fini de trembler, je suis contente d'avoir amené cette couverture. Anoki et Brise se sont un peu éloignés, cela me fait rire de les voir vouloir tant d'intimité. La nuit passe, les étoiles dans le ciel sont belles. J'en ai appris quelques unes, et je connais les légendes de ces héros de mes ancêtres qui seraient montés parmi elles grâce à leur courage et le humilité.
" Tu vois cette constellation là, qui fait un peu comme un arc tendu ? Grand-père dit que c'est l'esprit, l'âme d'un ancêtre. Il a prouvé sa bravoure au combat, son humilité au sein de la nature et son amour en se sacrifiant pour sa femme. C'est pour ça que les dieux lui ont accordé une place parmi les étoiles, pour que pour l'éternité il inspire les hommes. "
Malheureusement, toutes ces légendes, rares sont les hommes à s'en rappeler, rares sont ceux qui racontent encore les aventures de ces êtres qui ont sût s'élever au rang de dieu. C'est triste, car ces histoires sont pleines de morale et de leçons à tirer de la vie. On perd ainsi notre culture, notre héritage.

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