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Invité Invité
| Sujet: brume. Lun 11 Mai - 19:57 | |
| spf 24yo pauline hoarau (tumblr) - Code:
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- pauline hoarau + (kaina pensel) j'aime pas parler de moi. kaina, pensel (17)
- ain't got no (i got life). t'es parti(e), qu'est-ce qui t'es arrivé pour que tu veuilles mettre les voiles comme ça ? toujours les même arbres, le même vert, le même ruisseau. toujours les mêmes gens, les mêmes visages. toujours le même tout qui t'écorchait la peau, qui s'accrochait à ton être avec une lenteur infinie. la vie n'avançait pas, pire que tout, la vie reculait parfois. des promesses à la pelle, des paroles évangiles, versées comme on verse du trop beau. personne ne t'a retenue, on t'a regardé partir. t'étais pas bonne a être aimé, pas assez mauvaise pour être détestée. t'es parti(e), mais t'es surtout rentré(e), il s'est passé quoi là-bas ? la colère, la haine amer que les gens de là-bas balayent derrière eux avec élégance. ils bousculent sans s'excuser, ils prennent ce qui leur semble juste, sans demander, jamais. t'as d'abord été spectatrice, incapable (cette fois ci) de faire entendre ta voix. ils étaient tous toi, en plus forts et plus violents. des échoués bruyants. t'as vu des visages tirés, laids à en crever, qui t'ont fait peur. on a écorché tes poignets, on a brisé ce qui pouvait encore l'être. ta peau brune, et leurs rires, encore, encore. tes manières pas communes, et leurs murmures en échos. cette manie que t'as, de parler fort dans les silences, de t'attirer les ennuis, de ne pas savoir comment faire pour qu'on écoute. tu n'as pas aimé la ville, parce qu'elle n'ont plus ne t'a pas laissé de place. elle était étroite, fermée d'esprit, et froide, glaciale même. elle avait un goût de non retour qui t'a effrayé, toi enfant-caillou, femme-pierre.et tu comptes rester encore longtemps ici, ou c'est juste pour une petite durée ? suffisamment pour te reconstruire, juste assez pour que les lumières te donnent à nouveau envie de partir. tu sais que tu ne resteras pas. la maison ne t'avait pas assez manquée pour que tu veuilles y revenir. le père, la mère, le christ et leur immonde cheminée. tu resteras assez longtemps pour être lassée par la nuit, les étoiles, le souffle des vents. assez pour ne plus trouver ta place. pour ne plus être l'enfant qui rentre au pays, la fille qui glisse doucement au milieu du campement. celle qui ne parle pas, mais qu'on préfère ne pas écouter. on a oublié ton prénom. tu resteras pour leur apprendre à nouveau. juste assez longtemps. pas plus longtemps. tu fais quoi de tes petites mains sinon ? tu dresses l'index. tellement bien. - comme rien, vraiment. papa collectionne les papillons morts accrochés aux murs. maman ne parle qu'à Dieu et à aucun autre.
l'enfant dit au chasseur d'épargner le lapin. l'enfant qui fixe l'animal, avec le coeur qui bat vite, fort comme jamais. l'enfant fixe l'animal et se dresse face au chasseur, haut comme rien, minuscule par la taille, suffisamment pour qu'un pied mal intentionné l'écrase. le chasseur rit, qui ne rirait pas devant l'enfant ? dans ses yeux des milliers de larmes, une mer bruyante et aveugle. un monstre qui sommeil. le chasseur pose sa main marquée par les ans sur l'épaule nue de l'enfant. il dit de laisser tomber, que c'est une affaire de grand. les affaires de grands finissent toujours comme ça de toute manière. un type avec un fusil qui tire entre les deux yeux. l'enfant tape du pied, il ne pleure pas il bouillonne. l'enfant pousse un cri, une complainte mal adroite. kaïna fronce les sourcils, et kaïna s'échappe en courant.
papa pique. maman coud.
la mère est laide, vieille comme personne. elle dit jamais bonjour, elle grogne en se frottant les mains. elle a les journées toujours longues. elle fait rien, c'est pas grand chose. parfois, elle hausse les épaules. parfois seulement elle dit des choses jolies, des choses sur Dieu qu'aurait crée la nature, qu'aurait crée les lumières. elle prie en fermant les yeux. ça la fascine.
le père comprend jamais rien à rien. il demande de répéter, sans cesse. il regarde les filles d'une drôle de manière, il a le rire gras. il parle pas de kaïna, il parle pas à kaïna. il claque les portes et il parle fort. il dit qu'il boit pas d'alcool parce qu'il oublie à chaque fois. il aime pas que les gens prennent trop de place. il aime pas les gens tout court. il aime la nature parce qu'elle, elle la ferme.
papa cache un fusil sous son lit. maman oublie toujours où elle range son livre de cuisine.
assise sur le bitume, les jambes en tailleur sous son poids qui vaut pas grand chose, elle regarde le vide, comme s'il allait en surgir quelqu'un capable de calmer les choses. expliquer la colère, la haine, les gens. dire simplement les choses. rendre la peau plus large, assez grande pour y vivre bien. ne plus se sentir à l'étroit. le bitume brûle sous le soleil, elle a les pieds nus. elle a le coeur qui bat fort, comme un océan dans sa poitrine. dans sa tête c'est tout gris, plein d'ombres, à n'y rien comprendre. sur le bitume elle se lève. elle a maigrit. l'enfant ressemble un peu a un oiseau, un animal fragile à l'allure maladroite. une silhouette éphémère, qui s'envole (peut-être) si on la touche un peu trop. elle tangue, vacille. trop tard pour qu'elle s’effondre. doucement, l'enfant s'approche de la maison du chasseur. il fixe longtemps les fenêtres, les rideaux inchangés. la porte s'ouvre et c'est la vie qui grince. l’écœurante comédie d'une vie qui tient à peine debout. l'écrivain est idiot, il se trompe dans chaque virgule, à chaque mot qu'il pose. "ben merde kaïna, t'es rentrée ?" la vieille femme dit, l'homme derrière elle qui tient son fusil comme un trophée. l'enfant ressemble à la bête, l'animal qu'il faut épargner. laisse tomber. du vide au néant. dans sa poitrine, le coeur bat vite, fort à s'en décrocher de peine, de haine aussi. dans les yeux de l'enfant, c'est l'eau qui monte. mais l'enfant est devenu grand. "laisse tomber. c'était une erreur." l'enfant fixe le chasseur. les affaires de grands finissent toujours comme ça de toute manière. un type avec un fusil qui tire entre les deux yeux.
Dernière édition par Kaïna Pensel le Mar 12 Mai - 22:04, édité 18 fois |
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Invité Invité
| Sujet: Re: brume. Lun 11 Mai - 20:42 | |
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Meika Smith NOUS SOMMES DE CEUX
Messages : 163 Dans ta tête : Les rêves qui sommeillent en mon coeur Date d'inscription : 04/05/2015 Une vie d'autre tempsVie d'antan: C'était beau, mais dans mon coeur, dans tout mon être, je savais que ce n'était pas chez moi.La première fois que tu as vu les hautes lumières: Mon cœur s'est allégé, le voile sur mon âme s'est levé, j'ai alors su que je resterais là pour l'éternité | Sujet: Re: brume. Lun 11 Mai - 20:49 | |
| Coucou Bienvenue parmi nous et bonne chance pour ta fiche et pour supporter ce cher RavEn tout cas, t'es belle, je sens que je t'aime déjà |
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Invité Invité
| Sujet: Re: brume. Lun 11 Mai - 21:09 | |
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Invité Invité
| Sujet: Re: brume. Lun 11 Mai - 21:31 | |
| oh ce scénario est juste une pépite d'or ! il est merveilleux, j'ai hâte de voir c'que tu vas en faire. bienvenue et bon courage ! |
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Invité Invité
| Sujet: Re: brume. Lun 11 Mai - 21:45 | |
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River Blues NOUS SOMMES DE CEUX
Messages : 108 Date d'inscription : 06/05/2015 | Sujet: Re: brume. Mar 12 Mai - 12:24 | |
| OLALA le scénario est juste sublime, les mots de Rav sont les tiens de même, c'est supra beau, vous allez gérer l'amurrrr à vous deux |
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Invité Invité
| Sujet: Re: brume. Mar 12 Mai - 21:34 | |
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Invité Invité
| Sujet: Re: brume. Mar 12 Mai - 22:13 | |
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Invité Invité
| Sujet: Re: brume. Mar 12 Mai - 22:17 | |
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Zoé Dakota NOUS SOMMES DE CEUX
Messages : 296 Dans ta tête : (toi toi toi toi toi toi toi toi toi toi toi toi) et la lune et jude et nous deux. Date d'inscription : 06/03/2015 Age : 26 Une vie d'autre tempsVie d'antan: je crois que j'étais une biche avant. parfois j'ai envie de courir très vite et sauter très haut dans les prairies. papa dis que je suis une jument.La première fois que tu as vu les hautes lumières: née dedans moi (comme isha, comme doli). | Sujet: Re: brume. Jeu 14 Mai - 22:21 | |
| roh, j'ai pas le temps de lire mais putain j'en crève d'envie je passe en coup de vent te souhaiter tout l'amour du ciel sur ce petit paradis |
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Invité Invité
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Invité Invité
| Sujet: Re: brume. Ven 15 Mai - 11:32 | |
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Isha Dakota VIEUX FRÈRES
Messages : 203 Dans ta tête : Et moi qui croyais que j'étais pas comme il fallait Date d'inscription : 06/03/2015 Localisation : entre les rivières et les hautes lumières Une vie d'autre tempsVie d'antan: La première fois que tu as vu les hautes lumières: au premier souffle de la naissance, dans la douceur de l'enfance, dans la saveur de l'ignorance | Sujet: Re: brume. Dim 17 Mai - 15:04 | |
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Lise Turner NOUS SOMMES DE CEUX
Messages : 230 Date d'inscription : 15/02/2015 Une vie d'autre tempsVie d'antan: La première fois que tu as vu les hautes lumières: | Sujet: Re: brume. Lun 18 Mai - 18:01 | |
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| Sujet: Re: brume. | |
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