eh, toi, qu'est-ce que tu viens faire par ici ? Je viens me chercher, je viens me trouver, je viens apprendre à me connaitre de nouveau, à trouver ma place en ce monde, à vivre tel que je l'entend, tel que je l'ai toujours rêvé. Les esprits m'ont souvent envoyés des visions d'un endroit tel que celui-ci, cet endroit où je serais enfin apaisée, où mon cœur sera léger et où mon âme pourra briller.
d'où tu nous viens, tu faisais quoi avant ? parle nous un peu de ta vie avant. Je viens d'une réserve amérindienne du Nouveau Mexique. J'y ai grandit et j'y ai tout apprit. Ma famille, mon grand-père, mes amis, j'avais tout là-bas. Mais j'ai décidé de tout quitter parce que je ne pouvais plus rester. Je pense régulièrement à écrire un journal pour retracer mon histoire, laisser une part de moi dans ce monde. Peut-être que mon arriver en ce lieu plein de magie serait LA bonne occasion.
et tu comptes rester encore longtemps ici, ou c'est juste pour une petite durée ? Si c'es bien l'endroit que je cherche, alors je resterais jusqu'à la fin de mes jours. J'ai décidé que cela serait ici que je vivrais, que je connaîtrais l'amour, que je ferais des enfants, que j'apprendrais à être maman. Alors oui je vais rester, oh oui, je vais rester, pour avoir une chance de vivre la vie que je me suis prise à rêver.
tu fais quoi de tes petites mains sinon ? Je connais les secrets de la médecine traditionnelle Apache, j'ai mon diplôme universitaire en Phytothérapie et Homéopathie, et je fais profiter ceux qui en ont besoin de mon dont de magnétisme. Mes mains sont magiques, c'est ce qu'on m'a dit, pour l'instant elles fonctionnent alors pourquoi s'en priver ?


Je m'appelle Meika, et ceci est la première page de mon tout premier journal intime.

Je suis née et j'ai grandie au Nouveau Mexique, aux Etats-Unis. Ma mère m'a trouvée quelques heures après ma naissance, abandonnée non loin de leur réserve. J'ai grandit dans une famille amérindienne Apache dans la réserve Ramah au nord-ouest de l'état. Officiellement je suis la fille de mes parents sauf qu'en réalité ils m'ont comme adopté. Dès qu'ils m'ont trouvés, ils m'ont déclarés comme leur fille, même si tout en moi indiquait bien que je n'étais pas leur enfant biologique. Mes parents sont les descendants directs de la tribus Apache qui vivait sur ses terres, et moi j'ai la peau pâle et les cheveux blonds, pas très crédible. Cependant, les autorités ne cherchèrent pas plus à comprendre et nous laissèrent tranquille.

Mon prénom, Meika, c'est mon grand-père qui me l'a donné. C'est lui l'ancien, le sage de la réserve. Il est celui qui communique avec les esprit, celui qui est le plus proche de nos ancêtres, il choisit le prénom de chaque enfant qui naît chez nous. Meika signifie Belle âme, il disait que la mienne rayonnait tellement qu'il la croyait capable de panser tous les maux de ce monde. Il m'a tout apprit, je l'aime beaucoup, je lui dois tout. Les autres enfants de la réserve m'ont considérée comme l'une des leurs dès le début grâce à lui. J'ai grandit en tant que Meika, la petite Apache pâle. Je suis allé à l'école de la réserve, j'ai grandit dans la réserve, j'allais acheté mon pain et mes bonbons à la boulangerie de la réserve, bref, je ne suis presque jamais sortie de ce cocon réconfortant. Mes amis faisaient partis de la réserve et les rares fois où l'ont s'évadait, c'était pour aller se baigner dans la rivière ou pour flâner dans les rues de la ville à la recherche de vêtements ou de tissus (comme tous les jeunes, on adorait le lèche vitrine). Ma mère est décédé quand j'avais 15 ans, d'un accident de voiture, elle rentrait du travail tard le soir. Ce fut extrêmement difficile pour moi et c'est à partir de ce moment que j'ai commencé à m'intéresser à la médecine et aux esprits. Mon grand-père m'initia, j'ai commencé à communiqué avec nos ancêtres à l'âge de 18 ans et depuis je ne peux plus m'en passer. Ils m'accompagnent où que je sois et je peux toujours leur demander conseil. Pendant ce temps j'ai continué mes études, apprenant la médecine traditionnelle indienne auprès des anciens de la réserve, mais aussi la phytothérapie et l'homéopathie à l'université.

Un jour, mon grand-père m'ouvrit les yeux sur mon don. Pour lui, c'était un don du ciel, à travers mes mains, les esprits parlaient et apaisaient le mal en nous. J'ai découvert plus tard que je n'étais pas la seule à avoir ce don, ma mère l'avait, et un homme en ville également. Il m'apprit à mettre un nom sur ce pouvoir, le magnétisme. Il m'apprit aussi à avoir confiance en mes mains, à les laisser faire, à me laisser guider. Un jour il m'avoua que j'avais un don plus puissant que le sien et qu'il me pensait capable de faire disparaître n'importe quelle douleur avec le temps et la pratique. Je ne sais pas si il a raison, ce que je sais c'est que j'ai suivit son conseil, je laisse mes mains magiques me guider et ça fonctionne. J'enlève le feu, je débloque des dos, je soulage les démangeaisons, je fais passer les mots de tête et de ventre, chaque jour j'en apprend et chaque jours je m'étonne.

L'année de mes 23 ans, j'obtiens mon diplôme de phytothérapie/homéopathie. D'après l'université je suis la plus jeune diplômé qu'ils aient eu. Je ne sais pas si ce que j'ai fait est exceptionnel, comme ils le disent, en tout cas moi j'ai juste travaillé pour pouvoir aider les gens le plus tôt possible. Je pense que les esprits étaient avec moi le jour de mon examen final, ils m'ont guidés vers la réussite, c'est avantageux d'avoir ses ancêtres à ses côtés. Je me suis alors installé un petit cabinet dans la réserve, pour faire profiter mon entourage de mes nouvelles dispositions. Je me suis découvert un véritable goût pour la culture de mes propres plantes médicinales. Et puis finalement, au fur et à mesure, je me suis mise à avoir toute sorte de fleurs et d'herbes en tout genre.

J'ai toujours aimé l'eau, j'aime le contact des gouttes sur ma peau lorsqu'il pleut. Cependant, cela ne se produit pas très souvent au Nouveau Mexique, alors je passe des heures dans mon bain. Je vais également aussi souvent que possible à la rivière avec ma bande de copain, je me délecte de la différence entre l'air chaud et l'eau fraîche sur ma poitrine nue. Oui, j'aime faire top less, en fait j'aime me mettre nue tout court, mais pour ne choquer personne, en public je n'enlève que le haut. J'ai une petite poitrine mais je l'aime bien, elle est plutôt proportionnée et mignonne, alors j'en suis fière. Je n'ai pas eu beaucoup de copains, je n'ai perdu ma virginité qu'à 21 ans, mais ils aimaient tous beaucoup ma petite poitrine ronde.

Je menais une vie tranquille. Peut-être même trop tranquille. Au bout d'un certain temps, les esprits ont décidés de me dévoiler que ma place n'était plus à la réserve, que je devais trouver ma voie, mon endroit rien qu'à moi. Ils avaient encore une fois raison, cela faisait quelques temps que je me sentais un peu de trop, un peu étouffée, comme enchaînée. Mon grand-père compris très vite que mon âme se tourmentait. Il n'aime pas ça grand-père quand ma belle âme se tourmente, il dit qu'elle ne rayonne plus et que lui il a besoin de ses rayons. Il m'encouragea à partir à la recherche de mon moi. J'avais 23 ans lorsque je suis partie avec mon cheval, mon tipi de voyage, des vivres, le peu d'économies que j'avais en ma possession, et quelques plantes pour faire guérisseuse sur le chemin.

J'ai traversé les états, m'établissant à l'orée des villages avec Anoki (qui signifie comédien en amérindien), mon bel étalon. A la réserve on nous apprend à être indépendant, à vivre seul, alors mon tipi, c'est moi qui le monte, c'est moi qui le remplis, le feu, c'est moi qui l'allume et qui l'entretient. Souvent le soir je communique avec les esprits. Lorsque je n'étais pas loin de chez moi encore, j'envoyais des messages par signaux de fumée à mon grand-papa. A présent je vais devoir lui envoyer des lettres parce que je suis trop loin, j'ai beaucoup marché aux côtés de mon petit farceur. Nous sommes arrivés à cet endroit que je vois dans mes rêves éveillés, dans mes visions, mes ancêtres m'ont guidés là, je vais les écouter et m'établir. Je vais essayer de vivre et voir si ma place est ici. En tout cas ce que je sais c'est que mon cœur est plus léger, comme si mon âme pouvait s'envoler et rayonner à nouveau. C'est peut-être ça le bonheur alors, en tout cas je l'espère. Il y a une jeune fille qui élève des chevaux, ils sont beaux, et elle elle est belle cette jeune Pelipa (=amoureuse des chevaux). Anoki aime partir avec son troupeau, quand il n'est pas chez nous, il est avec eux, je suis rassurée, il ne se sentira pas seul. Peut-être que lui aussi aura trouvé son endroit rêvé.

Meika