pandora, toi, l'enfant aventurière, la passionnée de la vie qui attend toujours plus, l'amourachée de tout et de tout le monde, tu t'es perdue. oui, tu t'es perdue dans ta tête, dans tes sentiments, dans ta vie, dans la forêt. t'as voulu faire la maligne en te baladant dans les environs toute seule. tu t'es crue capable de pouvoir retrouver ton chemin alors que tu as quitté les bon sentiers depuis longtemps déjà. alors tu t'enfonces. toujours plus loin, toujours plus profond. pourtant, tu sais qu'à chaque fois, la remontée est un peu plus dure. tu ne sais plus ce que tu espères ; retrouver la route vers ta cabane par toi-même ou trouver quelqu'un pour te guider ? tu l'as tellement attendue, cette personne qui te guiderait. as-tu seulement encore l'espoir qu'elle arrive un jour ? oui. oui parce que tu sais que lorsqu'elle débarquera, tu sauras. tu sauras que c'est la bonne personne pour toi. ça sera différent. oui, c'est ce que tu crois, tu en es persuadée. c'est beau de rêver, petite naïve. t'y crois à l'amour, le vrai, celui des contes de fée, celui qui donne des papillons dans le ventre et des soupires de satisfaction. t'attendras, autant qu'il faudra pour ça. mais en attendant, tu marches. et tu espères. tu espères que ça arriveras vite parce que la nuit commence à tomber et que même si tu as l'âme d'une aventurière, tu n'as pas tellement celle d'une guerrière. tu peux sentir l'air se rafraichir et tes poils se hérisser. tu es encore une gamine qui réagit au gré de son caprice : l'envie t'explorer. tu fatigues aussi. pandora, t'es vraiment un bébé. tu ne réfléchis pas, tu fonces dans le tas et t'attends quelqu'un sorte le filet de sécurité. en fait, tu passes ta vie à ça, attendre. t'attends l'approbation des autres, t'attends que plus personne n'ait besoin de toi avant de partir, t'attends la bonne personne, t'attends le premier flocon de neige durant chaque hiver, t'attends. et tu ne t'en lasses pas, d'attendre. et à force, tu te ramasses des murs en pleine figure. ou dans ce cas-ci, c'est un arbre. parce que non, pandora, tu ne regardes pas non plus où tu vas. idiote. tu poses ta main sur ton front meurtri. voilà, tu t'es perdue dans tes pensées également. tu tournes la tête en utilisant ta main comme visière et tu vois une petite clairière et ... serait-ce la silhouette d'un humain ? tu cours dans cette direction. tu manques quelques fois de te retrouver la tête dans la terre, mais tu tiens bon, tu restes intacte. heeeeeeey ! tu cries à t'en arracher les poumons. ça ne sert à rien, la personne n'est qu'à une vingtaine de mètres de toi, mais tu es simplement surexcitée à l'idée de te savoir sauvée. tu distingues la silhouette de mieux en mieux, c'est un homme, de dos. heeeey ! tu ralentis pour te retrouver à quelques pas de distance. et d'un ton tout essoufflé, tu arrives à bégayer : je m'suis ... j'suis perdue ... j'cher ... che ma caba ... cabane.

when you broke my chest

pandora & jude

 

worms come out of the woodwork, leeches crawl from out of the dirt, rats come out of the holes they call home, i fall apart, and the snakes start to sing ✻✻✻ il avait atterrit ici sans trop savoir comment, d'une manière ou d'une autre qu'il ignorait, qui n'était pas son plus gros centre d'intérêt au moment présent. il était concentré sur le ciel. ce jour là, il était dans les alentours de midi, peut être une heure, à vrai dire la notion du temps très inexistante de jude ne l'aidait pas, mais le soleil était au centre du firmament, ce qui lui fit en déduire approximativement l'heure. il avait emmené avec lui un carnet, rempli de quelques feuilles de brouillon arrachées à un autre, et quelques crayons de couleurs, assez pour représenter quelque chose de passable, qui lui conviendrait, la chose qu'il avait envie de dessiner le plus particulièrement ce jour là ; le ciel. il avait toujours été très attiré, par la palette de couleur que ce paysage avait depuis toujours, il se demandait finalement, si le ciel avait toujours été si impressionnant, rayonnant. comme il avait pu le remarquer, quelques fois cette étendue de bleu clair ternissait, formait des nuages gris et lançait des gouttes, des larmes. jude aimait chaque forme de saison que lui offrait cette nature, qu'il pleuve, qu'il neige, qu'il fasse grand soleil ou frisquet. pour lui, il n'existait pas de "temps de chien", "temps mauvais" ou "très beau temps". pour décrire le temps actuel, le garçon n'utilisait que les faits ; "il pleut", "il y a du soleil", rien de plus simple. il ne se souciait pas de la manière dont il pouvait définir ce qui était au dessus de lui, il préférait de loin se la fermer pour observer attentivement tout ça, toutes ces choses qui l'intéressaient un peu plus chaque jour.
il s'était donc assis, pour une quelconque raison, par terre, les genoux proches du torse, une cigarette coincée entre les lèvres, sur laquelle il tirait de temps à autres. il prenait tout son temps pour réaliser sa vision précise du ciel, aussi stupide que ça en avait l'air, il se sentirait presque frustré de faire une faute de couleur, ce qui le faisait colorer lentement sa feuille. il a mit très longtemps avant d'entendre que quelqu'un parlait derrière lui. enfin, "parlait", criait, plutôt. il ne s'en est rendu compte que lorsque les braillements se rapprochaient, pour ensuite comprendre que la personne en question l'appelait. il ne pu que soupirer, je pourrais jamais être seul, donc ? il tira longuement sur sa cigarette et souffla toute la fumée qu'il avait inspiré, poussant un léger grognement d'énervement, leva la tête pour fixer à nouveau ce ciel, répondant d'un ton presque nonchalant, sans trop se soucier de la réaction de l'autre personne qui l'avait coupée dans son élan d'inspiration, " mmh, tu t'es perdue, c'est ça ? elle est où, ta cabane ? " d'après la voix qu'il avait entendue, son interlocutrice était vraisemblablement une femme, elles me suivent. il se moquait presque d'elle. il avait déjà été perdu, oui, mais la manière dont la fille avait l'air désespérée dans la manière de l'interpeller était plutôt amusant. jude se tourna finalement entièrement vers elle, un petit sourire moqueur au coin des lèvres, avant de poser son regard sur elle. c'est en attendant une réponse qu'il réalisa qui se tenait devant lui. son coeur s'arrêta de battre une ou deux secondes, pour reprendre sa course endiablée de plus belle. essayant de paraître le plus naturel possible, il garda son sourire en coin, parce que la situation était franchement une des plus ridicules auxquelles il avait eu à faire face durant presque toute sa vie. il tira doucement sur sa cigarette, et souffla tout en l'inspectant de haut en bas. elle n'avait pas changé. le brun se demandait bien si elle allait le reconnaître, sûrement plus vite que lui ne l'avait fait, elle va sûrement le faire. il l'avait laissée, presque jetée, non pas méchamment, mais d'un côté ça ne l'étonnerait pas qu'elle se jette sur lui et qu'elle l'égorge en plein milieu de cette prairie, ou encore qu'elle fonde en larmes devant lui sans rien dire. c'était dans les conséquences possibles, ouais. oh, et elle avait l'air essoufflée, la petite pandora. " tu veux de l'eau, peut-être ? " dit-il, entre deux dernières fumées de cigarette, jetant son mégot à quelques mètres plus loin dans l'herbe, le même rictus ignorant de fierté planté sur le visage. comme on se retrouve.

✻✻✻

CODES © LITTLE WOLF.

parfois, quand t'aimes quelqu'un, il t'arrive de te perdre dans le visage de cette personne. t'y vois ton bonheur, tes peines, tes coups de cœur et tes coups de gueule aussi, t'y vois ta passion, ton amour, t'y vois tout. t'y vois tout parce que cette personne, en fait, elle devient ton monde, ton univers. tu gravites autour d'elle et de personne d'autre. ça t'arrive souvent et t'adores le sentiment, t'as l'impression de voler, tu te sens légère et t'es juste ... heureuse. t'essaies de faire attention, mais parfois, c'est juste pour fort que toi. tu croises quelqu'un et tu peux le sentir dans tes tripes que c'est quelqu'un de spécial et tu tombes amoureuse. la dernière personne pour qui t'es tombée à la renverse, c'était jude. mais jude, c'était encore différent de tous les autres. jude, t'y as cru, pas à moitié, pas un peu, mais à 100%. avec jude, quand tu regardais son visage, tu voyais ton avenir dans ses yeux. un futur paisible où il était à tes côtés.
il a fallu qu'il casse tes rêves (mais ça, ils le font tous), il a fallu qu'il te laisse avec comme seule consolation, une note. parce qu'apparemment, c'est tout ce que tu valais pour lui : un putain de bout de papier, rien de plus. tu te souviens avoir relu ce petit mot une quinzaine de fois, au moins. tu te souviens les larmes qui ne cessaient de couler le long de tes joues. tu te souviens de ton cœur brisé. tu l'entends encore se fragmenter en mille morceaux. tu te souviens de t'être écroulée sur le sol de ta chambre. tu te souviens que t'avais plus la force de te relever, c'est tes parents qui ont du te mettre au lit. tu t'en souviens tellement bien.

t'essaies de reprendre ton souffle avant de répondre à sa question parce que tu veux faire une belle phrase, dire de beaux mots. et puis, il s'est retourné et ton cœur s'est arrêté. non, tu ne tombes pas amoureuse. tu tombes des nues. c'est jude. il te sourit, ce crétin. t'essaies de garder bonne composition, mais à l'intérieur de toi, y a un ouragan qui ravage tous tes organes. t'as le cœur dans les souliers, il est tout écrabouillé. c'est comme s'il te l'avait arraché de la poitrine pour le jeter sur le sol et marcher dessus (une deuxième fois). et ça fait toujours aussi mal. alors tu restes là, la bouche entrouverte à le dévisager. tu sais pas si tu dois le gifler ou pleurer. peut-être que tu vas faire les deux en même temps, en fait. t'es encore plus perdue qu'avant. tu ne sais plus comment tu te sens. t'es triste parce que de mauvais souvenirs refont surface, t'es en colère parce que Jude, ce con, te fait encore de l'effet. t'as envie de lui faire avaler son stupide sourire, t'as envie de fondre en larmes en lui demandant pourquoi il est parti sans toi (parce que tu l'aurais suivi jusqu'au bout du monde de toute façon), t'as envie de partir en courant dans la direction opposée, puis t'as envie de le prendre dans tes bras. tu sais pas, tu sais rien.

non, merci. c'est sec et c'est tout ce que tu réponds. t'as pas les mots juste pour lui dire ce que tu ressens (parce qu'au fond, tu sais pas ce que tu ressens), t'as pas les mots pour dire quoique ça soit. tu sais pas si t'as vraiment envie de lui parler à jude, tu sais pas vraiment s'il y a vraiment quelque chose à dire, en vérité. mais oui, je me suis perdue. et si je savais où était ma cabane, bah je serai pas perdue. petit con. tu serres ta mâchoire. en fait, t'es en colère. puis t'es triste. t'es tout et rien du tout en même temps. marée de sentiments qui t'emporte et toi, tu te retrouves simplement saccagée. si tu me montres la place du village, je m'y retrouverai toute seule. voilà. tu croises les bras. tu te sens tellement vulnérable. t'as tellement de questions à poser, mais t'oses juste pas. t'es pas certaine qu'il te répondrait de toute façon.
puis t'as pas pu t'en empêcher, ça s'est échappé de ta bouche :

toute seule. exactement comme tu m'as laissée. 

when you broke my chest

pandora & jude

 

worms come out of the woodwork, leeches crawl from out of the dirt, rats come out of the holes they call home, i fall apart, and the snakes start to sing ✻✻✻ il avait quelque chose de différent dans pandora. tout avait l'air d'avoir changé. jude avait l'habitude de pouvoir remarquer un léger pétillement dans ses yeux, il y avait toujours cette étincelle qu'il pouvait voir, c'était une des qualités physiques principales qu'il appréciait chez elle, et elle semblait avoir disparu. la fille avait changé. c'était une nouvelle jeune-femme qui était maintenant devant lui. peut être que son départ l'avait plus affectée qu'il ne l'avait prévu. ça lui avait aussi fait du mal, à lui. mais il devait partir, il ne pouvait pas continuer comme ça, continuer d'entretenir sa relation avec elle, faire grandir ses sentiments encore plus chaque jour, il ne pouvait pas. lui même ne se considérait pas comme une assez bonne personne pour être avec quelqu'un comme la demoiselle en question. elle était beaucoup trop gentille et précieuse, pure. tout ce qu'il avait a faire était la quitter, son départ sûrement moins dur que l'acceptation de son sale caractère. lui même ne savait pas trop la véritable raison de son départ, mais ce qui était sûr était qu'il avait le devoir de partir. ouch. elle lui avait répondu bien sèchement, presque aussi sèche que les réponses de jude. son sourire en coin ne quitta pas son visage, imaginant panda apprenant du vocabulaire par le biais du brun. elle l'avait tant aimé, elle l'avait presque étouffé. dans le bon sens, au final. aille, et maintenant elle avait fait allusion au départ du garçon, ce qui ne fit que sourire à nouveau le jeune-homme. mis à part la façon dont elle l'avait traité, il l'aimait bien. c'était même peut être grâce à ça, au final. une fille forte ; tout ce qu'elle n'avait jamais été. " je peux t'emmener là bas, et je t'y accompagnerais. jusqu'à ta cabane aussi, si tu veux. " il se rapprocha d'elle, assez pour pouvoir décrocher les cheveux de pandora collés à son front par ce qui avait l'air d'être un peu de sueur. il les replaça sur son crâne, puis se mit à jongler entre observer ses yeux et ses lèvres. " et par là, j'insinue que je vais pas de lâcher. pas encore une fois. "

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CODES © LITTLE WOLF.

t'allais bien avant, t'allais mieux même, tu t'étais remise de cet énième abandon et puis il a fallu qu'il soit là. t'as encore du mal à croire que jude se tient devant toi. tu le dévisages toujours. ça se trouve, c'est juste un hologramme très, très bien fait. t'as pas vraiment envie de te dire qu'il est bel et bien là, en face de toi, et qu'il te sourit stupidement. t'as sérieusement envie de pleurer. la présence de jude n'a plus le même effet sur toi. auparavant, son corps, qui, juste en étant à tes côtés, te faisait sourire, te met un poids lourd sur les épaules aujourd'hui. tout à changé quand il a décidé de te quitter. un tsunami de larmes a ravagé ton visage ce jour-là. et tous les jours suivants, d'ailleurs, pendant trois longs mois.
t'as fini par te relever parce que la vie ne s'arrête pas pour un cœur brisé.
t'as fini par te relever parce que tes aventures ne pouvaient pas s'arrêter.
t'as fini par te relever parce que tu veux trouver un pansement pour ton cœur tout cabossé.

son sourire s'élargit et t'as envie de lui mettre ton poing dans la figure. est-ce qu'il sait ? est-ce qu'il est au courant qu'il détient encore dans ses mains les ficelles pour contrôler ton cœur ? tu pensais que tu allais mieux, mais il n'a fallu que quelques minutes en sa compagnie pour que tu fasses une rechute. tu es faible, pandora, t'es tellement faible. et toujours les bras croisés, tu l'écoutes te dire qu'il te raccompagnera. tu bois, tu bois toutes ses paroles. t'avales ses promesses toutes entières parce que t'as envie d'y croire. t'as envie d'avoir de l'espoir en pensant à quelqu'un. t'as envie d'avoir de l'espoir en pensant à jude.

il s'approche de toi et tu décroises les bras. tu te crispes et à part ce mouvement-là, tu n'oses plus bouger. tu le regardes de près, tu l'observes amener sa main vers ton visage et ton regard tombe sur le sien. tu le connais par cœur. il n'a pas changé en un an. tu le regardes dans les yeux et tu peux les voir ; tes rêves, tes coups de cœur, tes coups de gueules, tes espoirs, ton bonheur, ta passion et ton amour. tu peux encore les lire dans les yeux de jude. et jude, lui, il regarde tes lèvres.

et il te dit une phrase qui a failli t'achever : il te dit que cette fois, il ne t'abandonnera pas. ton cœur a eu un raté. toujours immobile, tu le regardes dans les yeux et t'essaies de voir la vérité, mais tout ce que t'y vois, c'est le reflet de tes yeux.
et doucement, tout doucement, tu te mets sur la pointe des pieds. tu ne le quittes pas des yeux, t'oserais pas briser le lien. dans cette clairière, en ce début de soirée, il n'y a que jude et toi. rien d'autre. silence. tu peux entendre les battements de ton cœur. tu peux sentir son souffle sur ton visage.
et lentement, très lentement, tu rapproches tes lèvres des siennes. y a quasiment plus rien qui te sépare de ses lèvres. t'as envie de céder. t'en as tellement envie. mais tu te fais violence pour ne pas craquer. et à la place, tu places tes lèvres sur sa joue gauche, laissant derrière un doux baiser. parce que tu sais, tu sais que tu es à deux doigts de te laisser tomber dans ses bras pour la deuxième fois, presque aussi facilement que la première.

mais pour qui se prenait-il à revenir te voler ton cœur sans te demander la permission ?! si vraiment il comptait rester pour de bon, il te faudrait plus que des belles paroles pour te faire succomber.
vraiment ? oh, pandora, t'es tellement sensible aux belles paroles, fais attention à toi.

et juste comme ça, tu reposes tes talons sur terre. tu déposes ton sac dans l'herbe et tu poses tes fesses juste à côté. je ne suis pas pressée de renter, en fait. assieds-toi avec moi. et tu le relèves la tête vers lui, en souriant. t'as baissé ta garde, t'es pas certaine que c'était la bonne chose à faire ; il t'a brisée une fois, il pourrait le refaire. mais tant pis, parce que pour ce cours instant, ça te fait du bien. pour le moment, le poids n'est plus là et tu te sens presque ... voler.