- Je suis belle, ô mortels ! comme un rêve de pierre,
Et mon sein, où chacun s’est meurtri tour à tour,
Est fait pour inspirer au poète un amour
Eternel et muet ainsi que la matière.
Je trône dans l’azur comme un sphinx incompris ;
J’unis un coeur de neige à la blancheur des cygnes ;
Je hais le mouvement qui déplace les lignes,
Et jamais je ne pleure et jamais je ne ris.
Les poètes, devant mes grandes attitudes,
Que j’ai l’air d’emprunter aux plus fiers monuments,
Consumeront leurs jours en d’austères études ;
Car j’ai pour fasciner ces dociles amants,
De purs miroirs qui font toutes choses plus belles :
Mes yeux, mes larges yeux aux clartés éternelles !
charles baudelaire
les hautes lumières, c'est quoi pour toi ? moi je n'peux pas vous expliquer. c'est trop compliqué. il n'y a pas de mots pour décrire tout ça. les hautes lumières, déjà, c'est tout pour moi. et c'est pas de la merde ce que je vous dis, et c'est pas nian-nian. c'est tout parce que il n'y a rien d'autre au monde qui pourrait les égaler. c'est tout parce que je n'ai connu que ça. et c'est tout parce que je ne connaitrai que ça. et puis c'est beau. oh oui, c'est magnifique. et même pour ça, il n'y pas de mots. on n'peut pas décrire la beauté. la beauté ça se ressent, ça se vie, ça se respire, et ça se regarde. mais ça ne se parle pas. j'échouerais si j'essayais d'en parler. c'est impossible. même les plus forts, tu sais, les poètes, ou même les orateurs, même eux ils pourraient pas décrire les hautes lumières. même avec leurs plus jolis mots, et leurs plus jolies intonations dans leurs voix, ils seraient infidèles à l'image qu'il ont des hautes lumières. et puis moi qui ne suis même pas ni une poète, ni une oratrice, jamais je me lancerai dans ça. les hautes lumières ça ne se parle pas, mais ça se vit. et à partir de là, vous ne pourrez plus jamais vous en passer.
le goudron, les voitures, la technologie, toutes ces choses là, ça ne te tente pas des fois, ou t'es plutôt grand air ? niet. zéro. basta. je laisse tout ça aux autres. cette vie là n'est pas pour moi. j'arrive même pas à comprendre le concept. il faudrait être con pour préférer l'artificiel au naturel. c'est comme préférer la piscine à la mer. ou bien la voiture à la marche. faut être con quand même.
et tu comptes rester encore longtemps ici, ou c'est juste pour une petite durée ? longtemps. très longtemps. toujours même. je suis là pour vivre la vie. ma vie. et puis faire partie de vos vies. j'crois que j'aime bien être d'être dans toutes les têtes. qu'on parle de moi, et puis qu'on m'aime. ici, c'est facile. tout le monde me connaît. et dès qu'il y a un nouveau, j'fais tout pour qu'il me connaisse. c'est ma façon de me sentir remarquée et appréciée. j'ai besoin de ça pour vivre. j'aime pas quand on me délaisse. par contre, je me lasse vite. très vite. trop vite. alors on dit que je suis volage. moi je préfère qu'on me compare à une abeille. à celle qui butine de coeur en coeur. c'est plus jolie.
tu fais quoi de tes petites mains sinon ? beaucoup de choses. trop de choses, disent certains. j'crois bien qu'ils aiment pas quand je suis proche de trop de garçons. moi j'aime le contact. c'est pas de ma faute. mais sinon mes mains je les utilise pour d'autres choses, hein. j'adore cuisiner. je passe ma journée dehors, à faire pousser toutes sortes de graines. et je m'aventure un peu partout pour découvrir de nouvelles plantes. et après j'en fais quelque chose. c'est pas toujours bon. mais j'essaie de m'appliquer. et puis une fois, j'ai drogué ma mère, sans faire exprès. j'ai testé une nouvelle plante. faut croire que je suis tombé sur le mauvais pied... - "La folie est la source des exploits de tous les héros." érasme
- lâche moi, mais lâche moi je te dis !ton bras est rouge vif.
t'as même la trace de ses doigts qui s'imprègne sur ta peau.
- mais putain, tu me fais mal !d'un mouvement brusque, tu te défais de lui.
et tu caresses ton bras, en te mordillant la lèvre.
- t'es un grand malade toi, m'approche plus jamais !tu rattrapes tes vêtements dispersés un peu partout,
et tu pries pour qu'il n'essaie pas de te rattraper.
en ouvrant la porte tu jettes un dernier coup d'oeil.
et tu le vois rassis dans son lit, nu comme un vers, qui te lance, un
de toute façon t'es qu'une salope.tu descends l'échelle de la cabane et tu te mets à courir.
t'en à rien à faire de ce qu'il pense.
les autres ils sont contents,
il faut bien qu'il y en ait un qui fasse sa crise.
c'est comme ça,
tu peux pas avoir 100% de satisfaction.
et puis c'est pas ta faute si t'aimes ça.
plaire aux garçons,
et te faire du bien.
c'est naturel,
et jamais tu seras une salope.
t'es assez loin de chez lui,
et tu t'assoies sur l'herbe.
t'as les yeux qui scrutent l'horizon.
c'est pas que t'es triste,
mais t'aimes pas quand les gens te parlent mal.
toi tu peux te le permettre,
parfois,
mais pas eux,
pas à toi.
on t'aime trop ici,
pour qu'on te veuille du mal.
alors t'es déjà en train de penser à ta revanche.
et tu sais très bien comment t'y prendre.
ce mec là, c'est qu'un con,
et il est faible.
alors t'auras juste à le charmer une seconde fois,
puis à l'attacher à son lit,
et à le laisser comme ça,
tout seul,
dans sa cabane.
ça pourrait être une bonne idée,
et ça te ferait rire.
et pendant que tu souris,
tu vois qu'on t'observe.
ce sont des petits yeux bleus,
bleus clairs.
ce sont ceux de neo.
alors tu lui souris.
et quand il se rend compte que tu l'as remarqué,
il te fais encore plus sourire,
car il ne sait plus où se mettre.
ce gars-là, il est mignon.
tu l'aimes bien,
il est discret,
et puis lui au moins,
il te traite pas de salope.
et quand il fait un effort surhumain,
en décidant se d'approcher,
tu te lèves d'un bond,
et lui tournes le dos.
tu t'en vas,
et à ce moment là,
son coeur doit s'être arrêté.
mais toi ça te fait rire,
tu sais très bien qu'il reviendra.