les hautes lumières, c'est quoi pour toi ? c'est la prison. les hautes lumières lui ont brûlé les yeux, lui ont brûlé les rêves. il voulait partir, voler, s'enfuir. mais il a dû resté parce qu'il l'avait promis. parce qu'il a dit je reste ici, avec toi. et pourtant, il a fini seul. il attend encore parfois, espérant trouver son chemin, son chemin sur les sentiers des hautes lumières parce que pour lui, y a pas d'autre endroit sur terre
le goudron, les voitures, la technologie, toutes ces choses là, ça ne te tente pas des fois, ou t'es plutôt grand air ? peut-on réellement se lamenter de ne pas connaître l'inconnu ? il pourrait vouloir connaître tout ça, Kova. Mais dans le fond ça changerait rien. Des ordinateurs ou la forêt, des téléphones ou des bout de papiers, qu'est-ce que ça change ? C'est pas ça qu'il attend, le fils Ioen. Ce qu'il désire n'est ni de câble électrique ni d'air pur. c'est de chair, de sang. puis c'est ici, chez lui.
et tu comptes rester encore longtemps ici, ou c'est juste pour une petite durée ? ou aller sinon rester ? il a déjà réfléchi, Kova, a manquer à sa promesse, à s'enfuir puis mettre les voir vers l'inconnu. mais la vérité c'est qu'il est lâche, apeuré par l'ailleurs, apeuré par le temps perdu, les instants manqués. c'est ici chez lui. et même si parfois ça lui broie le coeur d'y être, il ne voit pas trop ou il pourrait aller.
tu fais quoi de tes petites mains sinon ? dix doigt robuste bon à pas grand chose. mais quand on lui demande, il joue les écuyer en nettoyant un peu la ferme, pour pas tourner en rond, pour pas attendre le néant.


Mana, elle était belle. elle était belle et son prénom sonnait d'ailleurs, d'un autre monde, d'une autre ère. Mana, elle avait des yeux a tomber sans fin, des sourires qui vous enfermait dans la geôle de son coeur et des mots assassin qui vous détruisait et vous recollait de travers.
Mana elle aimait tout le monde de la même façon,
moi j'ai jamais compris.

- j'ai envie d'partir mana, bouger d'ici, jamais revenir.
- m'abandonner ?
(non, non, ma mana, mon ancre, mon ange, ne soit pas déçue)
- viens avec moi.
- non kova. ici c'est chez nous. reste toi.
(pourquoi ? pourquoi pas partir ? j'me suis demandé et elle a répondu, sans que j'en dise un mot.)
- je t'aime kov'
(battement de coeur loupé. elle a dit je t'aime.
je t'aime, je t'aime, je t'aime.)
- je reste ici, avec toi. moi jt'attendrais toujours.

puis je suis restée. maman m'a grondé, elle me trouvait stupide de pas devenir un homme, de rester ce petit garçon au coeur d'artichaut qui bâtissait une vie devant le doux sourire d'une belle fille. je lui ai crié dessus ce jour-là et je n'ai pas eu honte.
pas avant que mana s'en aille.

mana est partie et elle m'a laissé.
je te déteste
salope.
pauv'conne
jolie idiote
magnifique ange
je t'aime.