jusqu'à la rosée (zoé)

La grande bicoque en bois est endormie, aucune lumière ne s’émane d'ici. Papa et Maman dorment à poings fermés dans leur petite chambre aux couleurs apaisantes même dans l'obscurité. Le chalet paraît inanimé, et pourtant à son seul étage se trouve l'unique chambre des rêves et des légendes; une petite échelle de chêne qui mène au sanctuaire privé de Jude. L'étage lui est entièrement consacré, car il est l'enfant chéri, le gâté, celui que l'on garde précieusement. Ce grand enfant un peu étrange qui à son arrivée a placé son matelas au beau milieu de la pièce pour ne pas faire de jaloux parmi les murs. Il est allongé dessus, hors des couvertures, l'esprit perdu avec les étoiles par la fenêtre. Cette nuit non plus, il sait qu'il ne dormira pas. Son corps se relève, alors que la tête est encore dans les étoiles, sans réfléchir il enfile de quoi sortir -un t-shirt, un pantalon, pas de chaussures-. Il ouvre la fenêtre, marche le long du toit devant lui, glisse sur la colonne de bois. L'air est sec, encore un peu chaud, un peu agressif. Cette nuit encore, il sait qu'il ira la chercher. Alors il marche, deux, cinq, dix minutes, à pas de loup, le regard vers les couleurs du ciel. Puis il est là, le chalet de Zoé. Zoé, zoé, sa petite indienne, sa belle bohème. C'est souvent qu'il ne la laisse pas dormir, qu'il l'entraîne dans ses escapades d'ennui. Il frappe à sa fenêtre, elle arrive, il sourit. Un baiser en guise de bonsoir, puis les gestes laissent place aux mots.
- tu viendrais au lac encore avec moi ?

zoé dans les songes, zoé dans les rêves, doucement bercée par quelques carillons et les respirations des animaux. zoé dans les songes, zoé dans les rêves enroulées dans ses couvertures, couchée au milieu de la pièce. la douceur de l'oreiller sur son visage et la lune qui la surveille avec sa prestance habituelle. la belle rêve d'être une biche, prestance et grâce dans les bois, et ses yeux se fondent dans le regard de l'animal alors que c'est comme si elle courrait. Mais un bruit à sa fenêtre la tire des bras de Morphée. aussi vite réveillée qu'endormie, zoé relève la tête avec ses cheveux tout sauvages qui encadrent ses joues, elle se relève en laissant ses draps sur le sol, glissant jusqu'à la fenêtre qu'elle ouvre pour y découvrir son tout doux amour de jude. elle sourit, se penche à la fenêtre pour embrasser ses lèvres qu'elle aime tant, ses deux mains sur ses joues.
- oui ! morphée t'as encore tournée le dos ce soir?

zoé des rêves, zoé des songes, elle lui sourit et l'embrasse à nouveau, chastement, rapidement, avant de se retourner pour aller chercher des habits. Sa peau laiteuse accentuée par la lune sur sa nudité, jusqu'à ce qu'elle se couvre d'un grand t-shirt beaucoup trop large pour elle. zoé met aussi une culotte avant de revenir vers la fenêtre ou elle s'assoit au bord et se laisse glisser dans les bras de jude en rigolant doucement, embrassant chaque parcelle de sa peau à sa hauteur. son front, son nez, ses joues, ses lèvres.
- t'es beau, t'es beau, t'es beau mon jude.

les petits pieds de zoé touchent l'herbe et la jolie bohème glisse ses doigts entre ceux de son amoureux et le suit sur le chemin en le regardant avec des jolis sourires océans.