les hautes lumières, c'est quoi pour toi ?
c'est le refuge et la prison à la fois,
c'est tout ce que tu connais et tout ce que tu veux foutre en l'air,
t'aimerais partir, te casser, tout oublier,
mais tu ne peux pas, pas encore,
parce que c'est là que
tu te construis, te connais, te renforce.

elles sont belles les lumières,
surtout allongée au milieu de nulle part,
juste avec eux,
quand tu partageais ce que tu pouvais.

maintenant, elles sont un peu plus ternes,
c'est un peu tout ce que tu touches,
ça finit par pourrir, tout crasseux,
ou par partir, comme eux.

alors les hautes lumières,
c'est tout et rien à la fois.

le goudron, les voitures, la technologie, toutes ces choses là, ça ne te tente pas des fois, ou t'es plutôt grand air ?
c'est l'inconnu à apprivoiser, tout un autre monde à explorer,
alors t'aimerais parfois, te plonger dans cet univers, tout refaire à zéro,
tout quitter et recommencer ta vie,
comme l'a fait ta mère.
mais en même temps, t'es tellement bien ici,
entourée de la nature,
à plonger nue dans les lacs,
à grimper à la cime des arbres,
à t'abandonner parfois,
seule,
et te perdre.

et tu comptes rester encore longtemps ici, ou c'est juste pour une petite durée ?
comment tu pourrais le savoir alors que demain est si incertain,
comment le prévoir alors que tes envies filent sur le moment,
tu es si imprévisible Maev, et si impulsive,
putain ça en fout la migraine,
ça te retourne le bide et te fout le vertige,
la compagnie de cette fille.

tu fais quoi de tes petites mains sinon ?
tout ce que tu as appris de plus sage, c'est de manier tes dix doigts,
ces moments de calme, où tout est volupté,
le silence quand tu travailles, la finesse des finitions.
on ne te reconnait plus, qu'est-ce qu'il se passe ?
elle travaille la beauté du bijou en bois,
elle y met tout son cœur,
dans un morceau.



faudrait peut être que tu te bouges un peu, tu crois pas ? parce que c'est bien beau de faire la lionne là, de rugir à tout va et de montrer patte qui griffe à tous ceux qui s'approchent, mais ça va finir par te ruiner. ouais, ruiner ta vie et tout ce que tu construis. t'es en train de tout détruire, te tout éloigner et le pire c'est que tu r'fous la faute sur les autres.
oh ! tu m'écoutes là ?
mais putain, tu peux pas être seule, tu comprends pas ? t'as besoin des autres, de leur amour et même de leur engueulades. bah ouais, ils se plantent. c'est pas la nouvelle de l'année. et toi aussi, t'as fais des conneries et des belles en plus. et pourtant ils sont là, toujours là.
pas vraiment loin tu sais, juste à distance.
alors tu peux continuer, rien ne t'en empêche, tu peux toujours crier tes sentiments, rendre coup pour coup, de foutre toujours plus profond dans ta carapace. mais t'imagines pas ce que tu loupes.
franchement,
t'imagines pas ce que tu loupes de la vie.