A NOUS.
river et zoé

Ici, les animaux ils ont pas peur de nous (encore moins de moi). Ici, c'est pas les hommes qui veulent les chasser, ici c'est eux et nous ensemble. Ici, c'est pas rare que aux pieds de brise quand on marche dans la forêt, y'es des lapins, un peu plus loin des biches. elles ont pas peur parce qu'elles savent que quand c'est brise et moi de toute façon, ça va. Brise, elle renâcle doucement. Il y as un peu de brume encore, l'aube à pas chasser la lune depuis longtemps. Moi je regarde devant moi entre les arbres, et je profite du vent dans mes cheveux. cheveux détachés, un peu tressés, corps dénudé, un peu caché. Moi dans mon gros gilet (je crois qu'il était à papa) aux allures aztec, puis je suis pieds nus mais la fourrure de brise elle me tiens chaud alors j'ai pas froid, je joue avec quelques longues mèches de la crinières de brise. On veut traverser la foret pour rejoindre le troupeau. Mais c'est pas le troupeau que je trouve là-bas devant moi. Je me redresse un peu et puis je sourit (comme presque tout le temps de toute façon). C'est lui là-bas j'en suis sur. Assis sur le rocher qui surplombe la rivière, c'est lui (je le reconnaîtrais entre (dix) mille milliards d'âmes). Il est beau même de dos, il est beau tout court, il est lui et il dégage tout un moi qui me touche tout en dedans. Alors avec douceur elle s'arrête brise et mes pieds rencontrent la mousse douce et réconfortante de la foret. Si légère, comme une plume je m'approche de lui. brise elle, elle s'éloigne un peu mais je sais qu'elle partira jamais loin. Et puis si je siffle, elle reviens (tout comme papa m'as appris). Et puis alors plus je m'approche et plus mon cœur il bat. c'est comme rentrer chez sois après être longtemps partie (enfin, moi je sais pas mais je crois que c'est comme ça que isha il l'a décrit). Et puis je viens m'asseoir près de lui, et je lui sourit. Et puis ses yeux, et puis sa bouche, et puis tout lui juste tout pour moi aujourd'hui. On s'est déjà croisés quelques fois mais on s'est jamais vraiment approcher, comme si... fallait s'apprivoiser. Alors j'ai pris sa main dans la mienne avec douceur. Tout doux, juste lui et moi. Et puis alors j'ai aussi posé ma tête sur son épaule. Je l'ai pas embrassé parce que j'ai bien remarqué qu'il était tout dur du coeur et du corps, je voulais pas qu'il ai peur de moi (isha m'as dit une fois, que je devait pas embrasser tout le monde). hé mais tout le monde, c'est pas lui n'est-ce-pas ?
- bonjour la rivière.

une petite voix fluette,
on sait pas trop à qui elle parle
la rivière ou la river ?

Riley... Elle revient quand maman ? Et pourquoi papa il crie tout le temps sur toi ? J'aime pas ça tu sais, moi. J'aime pas quand il crie, et j'aime pas quand tu pleures aussi. Je soupire, et je souris aussi. Je suis triste, mais heureux aussi. Je suis bien, et malheureux aussi. Paradoxe, diraient mes profs de l'université. Moi je dis foutue vie. Les yeux clos, allongé sur un rocher qui surplombe la rivière, je songe. Je songe comme chaque jour, comme chaque nuit, comme chaque instant. J'imagine, je rêve, ou je me rappelle. Je vogue à travers mes souvenirs, je les vis et revis en boucle, j'aimerais retourner en arrière. Et je souris. J'ai mal mais je souris. J'ai envie de pleurer mais je souris. Elle me manque. Ce n'est pas ma vie d'avant qui me manque, nan, c'est elle. Juste elle. Voilà six mois qu'elle est partie, aujourd'hui, et je n'arrive pas à faire mon deuil. Je lui parle tous les jours, toutes les nuits. Je pense à elle encore, encore et encore. Elle me hante, et son absence me brûle à petit feu, me consume intérieurement. Parfois, j'aimerais tout simplement effacer nos souvenirs pour en plus souffrir, et je m'en veux de penser cela. C'est égoïste, lâche et égoïste. Alors au lieu d'oublier, j'essaie de ne plus y penser. Je me redresse, rouvre les yeux, et perd mon regard dans l'eau transparente. C'est beau, ici. J'suis bien, ici. Je respire profondément, lorsque tout à coup les sabots d'un cheval se font entendre sur le sol de la forêt. Mais je ne me retourne pas. Fini d'avoir peur, fini la paranoïa, je dois avancer. Avancer. Je sursaute légèrement lorsque Zoé s'installe à côté de moi et me sourit. Zoé, c'est la plus belle fille que je n'ai jamais vu. Zoé, elle a ce petit quelque chose qui fait que mon cœur bat plus vite lorsqu'elle est là, que mon esprit s'embrouille, que j'oublie tout sauf elle. Zoé, je ne l'ai cependant jamais approchée. Parce que je ne comprend pas ce qu'il se passe, je ne comprend pas ce qu'il y a entre nous, je ne comprend pas tout. Et pourtant... Pourtant j'suis désespérément attiré par elle, par son regard, son sourire, sa douceur. Mes yeux caressent son visage et je souris à mon tour, sans rien dire. Puis elle me prend la main, comme ça. Puis elle pose sa tête sur mon épaule, comme ça. Bonjour la rivière. Je... Mais qu'est-ce qu'il se passe, bon sang ?! Je ne sais plus où donner de la tête, elle me fait tourner la tête. Surpris et mal à l'aise, je fais un bon sur le côté sans réellement le contrôler, séparant nos deux mains et laissant sa tête reposer dans le vide. Soudain, mon regard laisse apparaître une totale incompréhension et je dévisage Zoé. Euh... Qu'est-ce que tu fais ? Super entrée en matière Riv, bravo... Je me passe une main dans les cheveux, d'un geste trahissant à la fois ma gêne et mon stress. Bah mec, il est passé où le mystérieux loveur que tu étais auparavant ? A croire qu'il a disparu.

zoé, zoé elle l'aime river. C'est simple, y'as pas plus simple comme sentiment. L'amour. C'est pas l'amour de isha, pas l'amour de lele, pas l'amour des animaux, c'est beaucoup pluq que ça et zoé le sait, sans se poser la question y'as pas à s'en poser). zoé, zoé elle le trouve beau river, zoé elle veut tracer du bout des doigts la mâchoire carrée de son visage, les contours de ses lèvres, ses clavicules et le petit grain de beauté qu'il a dans le cou. zoé, zoé elle veut juste lui, lui tout entier pour elle. Mais river il à un peu peur faut croire, et il s'écarte et pendant un flottement de secondes, zoé elle laissa sa tête penchée avant de se redresser en rigolant. son rire cristallin, simple et enivrant. Alors elle tourne la tête vers lui et puis elle lui sourit. Il est craquant quand il sait pas comment parler (comme les enfants).

- moi ? je te dit bonjour, c'est tout.
répond-elle d'une petite voix amusée.

Peut-être que pour les autres elle est un peu collante, mais elle s'en rend pas compte la gamine. Elle, elle se décale vers lui en faisant un petit bond contrôlée pour se rapprocher à nouveau de lui, elle se penche vers lui avec sa petite frimousse et le regarde, regarde son nez, ses lèvres, ses joues, puis ses yeux à nouveau en riant (elle rit beaucoup l'enfant).

- je te fais peur ?

peut-être un peu zoé, réfléchis. Enfin, pour elle tout est normal. Elle recule un petit peu néanmoins, c'est comme quand les chevaux ils ont peur faut attendre qu'ils fassent confiance. Alors elle se recule et puis elle laisse pendre ses jambes au dessus de la rivière (elle la regarde aussi, la rivière, pour plus regarder river). Elle sait pas dit pardon puisqu'elle a rien fait de mal, mais elle se tais pour l'apaiser