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|  Sujet: ET DANS MA TÊTE, UN OCEAN.  Sam 28 Fév - 23:58 | |
| lisa, theo cholbi (tumblr) - Code:
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- theo cholbi + (neo wasser) il se trouve que j'ai croisée marie, un jour, et puis elle m'a embarquée dans ce projet avec emilie et nous voilà donc.  neo, wasser (19)
- il y a bien les souvenirs, mais quelqu'un les a électrifiés et connectés à nos cils, dès qu'on y pense on a les yeux qui brûlent. eh, toi, qu'est-ce que tu viens faire par ici ? Papa et maman ont dit qu'il leur fallait quelque chose de nouveau. Quelque chose en plus, ou quelque chose en moins, ils ne savaient pas trop. Je n'ai pas trop compris. Tu sais moi j'ai dit ah bon, juste ah bon. C'était un ah bon qui sonnait faux, un ah bon comme si ça ne me faisait rien qu'ils m'annoncent ça, comme si ça n'était pas grave. C'est faux. Ça sonnait faux. Et puis tu sais moi je les ai suivi, qu'est-ce que j'étais sensé faire ? C'est ce que je me demande des fois. Je ne sais plus trop si j'ai eu raison de les suivre, mais ils ont l'air heureux là, avec leurs sourires tout grand qui montent jusqu'aux oreilles, alors je ne dis rien. Mais papa, maman, en voulant remonter à la surface, ils se sont appuyés sur ma tête et m'ont fait couler.d'où tu nous viens, tu faisais quoi avant ? parle nous un peu de ta vie avant. Il y a le bitume et l'asphalte, l'odeur de pisse et de renfermé, le pot d'échappement qui fume trop, tout comme moi d'ailleurs, si maman savait... il y a tous ces gens dont les oreilles fument, tellement ils sont pressés d'aller au travail ou chez eux ou dans le métro ou tu ne sais pas trop où. Moi c'était ça mon monde avant, les places bondées, les escaliers dégueulasses, les gens qui râlent parce que c'est pas un endroit pour faire du skate gamin. Ici je peux pas, nul part, il y a des arbres et des racines partout, rien n'est plat, ça pue pas, tout est trop ouvert ou trop fermé, même l'école est à chier. Je crois que j'aurais du y réfléchir à deux fois. tu comptes rester encore longtemps ici, ou c'est juste pour une petite durée ? Alors moi je ne sais plus, je erre comme ça, j'essaie d'aller à Rieu suivre des cours, inspirer ma tête fatiguée, réveiller mes yeux fatigués, enflammer mon coeur décédé. Je crois que j'ai tout laissé à la ville. Ou que la ville m'a tout pris en même temps que je suis parti, je ne sais plus. Et j'ai oublié comment on fait marche arrière, comment on fait pour tout annuler, dire non je ne veux plus je veux rentrer retourner à la maison, mais les parents me disent ta maison est là Neo, c'est juste le mal du pays quelques jours ça va passer mais non ça ne passe pas tu ne comprends pas alors je me tais je ne dis rien je dis oui ça va et je sors dehors dans ce monde trop grand, cet air trop frais, cette nature trop naturelle et je remonte ma capuche pour faire semblant. Les mots restent coincés au fond de ma gorge, je crois que j'ai aussi oublié comment parler. tu fais quoi de tes petites mains sinon ? Je crois que je suis doué pour fumer. Et aussi pour me prendre la tête. Pas au sens propre du terme, pas me prendre la tête entre les mains, même si ça m'arrive des fois, quand vraiment tout me dépasse je me prends la tête entre les mains et j'essaie de tout retenir dans mon esprit pour que ça ne déborde pas. (mais je ne saurais pas dire si ça marche ou pas, je crois que c'est comme l'eau, les pensées elles trouvent toujours un moyen de s'échapper). J'ai essayé de trouver une occupation comme ça, j'ai dit dites, je peux pas me mettre dans un coin et griller toutes les cigarettes que vous avez ? Mais ils n'en avaient pas. Alors je suis allé à Rieu, je me suis perdu à Rieu, et puis j'en ai trouvé, des cigarettes. Des cigarettes dégueulasses vieilles de l'an 40, mais je n'avais que ça à fumer alors j'ai fumé. Je me fais taper sur les doigts des fois, ces mêmes doigts qui puent le tabac froid et l'odeur rance de la ville qui s'estompe petit à petit. Ils me disent, si tu ne fais rien, ta place n'est pas ici. J'ai envie de leur dire que ma place n'est pas plus ici qu'autre part, que j'ai nul part où aller (surtout), alors je bidouille ce que je peux avec mes doigts qui tremblent. - on dirait un morceau de nuit perdu en plein jour. Et mon corps, cette barque à l'abandon, qui prend l'eau et la tempête, qui prend vents et marées, menace de couler.
J'ai l'impression d'avoir déjà coulé. Touché le fond de l'océan. Onze milles mètres plus bas, j'aurai du m'appeler Abysse.
J'ai oublié comment nager je crois.
J'ai les poumons remplis d'eau (d'air surtout, l'air pur qui m'empoisonne) et j'étouffe, mais personne ne le voit.
Maman a le sourire jusque haut dans le ciel, elle dit viens voir les lumières avec moi, mais j'y vois que dalle moi.
Je crois que je suis vraiment tout au fond, plus bas que là où n'importe quel poisson pourrait aller, là où même la lumière du jour ne descend pas et où le silence résonne, tellement fort. C'est un silence qui fait vraiment trop peur tu sais, et je ne te parle même pas du noir. Je crois que j'aurai bien besoin d'une petite loupiote, mais ça ne marche pas, ici. Je n'y vois rien et j'entends rien et je sombre toujours plus bas, et maman voit tout et entend tout, sauf ça.
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