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 l'océan de tes yeux (isha)

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Lise Turner
Lise Turner
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Date d'inscription : 15/02/2015

Une vie d'autre temps
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La première fois que tu as vu les hautes lumières:
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MessageSujet: l'océan de tes yeux (isha)   l'océan de tes yeux (isha) EmptyMar 19 Mai - 18:42

l'océan de tes yeux


lise, lise,
tu fais que des bêtises, il dit papa.
et il a pas tort, c'est vrai.
tu le sais, que tu fais des bêtises.
mais tu le fais pas exprès, faut dire.
depuis maman et ses rêves de minceur,
tu t'aimes pas, tu t'aimes plus,
et t'as brisé tout les miroirs de la cabane.
papa a rien dit, seulement soupiré et ramassé les morceaux,
et tu voyais ton reflet dans les milliers de bouts de verres,
et c'est comme si papa te ramassait toi, sa petite fille.
des fois tu les surprends, ses regards tristes,
ses regards désespérés, qu'il pose sur ton gros corps.
ils te font mal, ces regards, ça pique fort,
comme les larmes tout le temps à tes yeux.
alors tu fuis, tu t'échappes un peu (pas loin)
dans la librairie, tu t'assois et tu regardes passer le temps et les gens.
t'esquives les repas en prétextant devoir garder le stand,
et puis tu vas courir quand y a personne.
enfin courir, c'est vite dit.
parce que toi, lise, y a longtemps que t'as plus la force de courir.
y a longtemps que tu fais plus que te traîner dans le petit bout d'humanité qui t'a vu grandir (et qui te verra périr)
et puis aujourd'hui, t'as fait tout pareil que d'habitude.
t'es partie t'occuper de la librairie, avec sur toi le plus gros pull que t'as trouvé dans les affaires de papa.
c'est que depuis maman, t'as tout le temps froid,
c'est comme si le vent, il trouvait toujours un petit bout de toi pour se glisser et te glacer les os (que t'as à fleur de peau)
et t'es là, t'es assise sous l'auvent de la librairie, avec les montagnes de livres autour de toi,
un autre ouvert sur tes genoux, pendant que t'avales des litres d'eau.
tu fais gaffe à rien, tu t'en fous,
y a jamais personne qui passe te voir, à part zoé,
qui te murmure des mots d'amour quand tu fais semblant de dormir.
ça te fait toujours pleurer, lise, parce que t'es une petite chose fragile.
mais fragile ou pas, t'es là, dans ton stand, à lire et à à boire,
et à attendre le passant.
et d'un coup le passant est là.
y a une ombre qui te cache le soleil (il te réchauffait à peine)
tu lèves la tête, la main aussi, parce que le contre-jour t'empêche de voir clairement.
tu mets pas longtemps à reconnaître isha.
t'as la gorge qui se noue et l'envie de fuir qui te prend au corps.
t'aimerais mieux qu'il vienne pas te voir, qu'il te parle pas,
se contente de passer son chemin.
et si ça se trouve il pensait trouver papa, et pas toi,
et il est aussi surpris que toi.
t'es toute gênée face à ton amour d'avant,
et tu sais pas articuler un son.
juste froncer les sourcils, refermer ton livre en glissant un doigt entre les pages.
c'est tout ce que t'arrives à faire, lise,
toi qui fait que des bêtises.
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Isha Dakota
Isha Dakota
VIEUX FRÈRES

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Dans ta tête : Et moi qui croyais que j'étais pas comme il fallait
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MessageSujet: Re: l'océan de tes yeux (isha)   l'océan de tes yeux (isha) EmptyMar 19 Mai - 21:09

- l'océan de tes yeux

les contes de fées ça ne sert qu’à rêver,
pour les jolies petites filles qui aiment se perdre au détour des pages tournées,
pour les petites princesses aux fleurs dans les cheveux, pour qu’elles puissent voler,
les contes de fées ça n’arrivent jamais pour de vrai,
c’est peut-être our ça qu’on a jamais cessé de les aimer,
zoé aussi elle aime les histoires racontées,
zoé aussi elle aime s’envoler et rêver avec les histoires que t’as trouvé,

les livres dans le coin c’est rare, probablement comme toutes les belles histoires,
il reste plus que papa turner pour encore avoir des livres pleins d’espoir,
le père d’un petite morceau de passé que t’as laissé filé depuis trop longtemps déjà,
t’es même pas sûr qu’il se souviendra de toi,
quand vous étiez enfants, sa fille et toi, main dans la main pour danser dans le vent,
quand vous n’aviez rien d’autre à faire qu’à regarder droit devant,
avant de prendre la décision de tout quitter, de tout laisser,
avant que la vie finisse par vous briser.

lise, toujours accrochée à ton bras,
lise, qui t’empêchait de tomber bas,
lise, des étoiles pleins les yeux,
lise, des rêves pleins la tête pour vous deux,
lise, son amour intarissable,
lise, votre amour périssable,
lise, la disparue,
lise, filant au détour d’une rue,
lise, pour qui l’amour s’en est aller,
lise, une histoire bien trop tôt terminée.

et elle est revenue, c’est pas son papa que tu vois devant toi,
c’est tout sauf un mirage qui s’offre à toi,
petite poupée et ses cheveux blonds,
petite poupée et ses yeux tout ronds,
tout comme toi elle a abandonné le gris,
tout comme toi elle est revenue s’échouer par ici,
mais elle a laissé quelques plumes au passage,
elle s’est perdue dans le vagabondage,
de petite poupée de porcelaine elle est devenue poupée de chiffon,
elle a l’air aussi fragile que des ailles de papillon,
peau translucide qui laisse voir les os,
elle ne porte en fardeau plus que des maux,
des maux qui lui vont trop grand,
des maux qui transforment en mort-vivant.

ses petits yeux te fixent, aussi troublés que toi tu l’es,
elle te regarde, mais ne laisse aucun son lui échapper,
gêné et troublé, tu n’oses pas vraiment la garder,
comme si vous n’aviez jamais rien partagé,
parce que tu ne la reconnais pas,
parce que tu ne la retrouve pas,
elle a sans doute trop laissé de morceaux d’elle aux fonds des toilettes,
autant qu’elle a laissé des restes aux fonds de ses assiettes,
le gris lui a volé sa beauté,
désormais elle ressemble à une fleur fanée.

tu laisses tes doigts courir sur les livres devant toi,
essayant au mieux de réfréner ton effroi.
_« je savais pas que t’étais rentré »
tes yeux parcourent les titres qui s’étalent devant toi,
tu ne sais pas pourquoi tu restes là,
incapable de la regarder,
intérieurement désireux de t’échapper.
_ « t’as changé Lise… »
tu te lances, tes yeux plantés sur elle pour la dévorer de curiosité,
tu cherches en vain à retrouver la fille que tu connaissais,
celle que tu as aimé par le passé,
celle que tu as aussi laissé,
et si c’était toi ?
et si cette transformation venait de votre désarroi ?
pourquoi aller jusque là ?
pourquoi s’infliger ça ?
tant de questions qui ne trouvent réponse sur son apparence troublante,
tant de question aux réponses qui déjà épouvantent.
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Lise Turner
Lise Turner
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La première fois que tu as vu les hautes lumières:
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MessageSujet: Re: l'océan de tes yeux (isha)   l'océan de tes yeux (isha) EmptyMer 20 Mai - 2:41


face à isha, tu retournes dans le gris.
tu retournes dans la ville, moche, laide, terne (comme toi)
et tu revois maman qui tournait sur elle-même face au miroir,
avec ses hanches qui perçaient un peu sa peau
(tu commences à avoir les mêmes et le soir, tu les effleure en souriant doucement)
maman qui te disait, quand isha avait le dos tourné
il est pas bon pour toi ce garçon,
il est bon à rien du tout,
on est tellement mieux toute seule,
regarde, moi par exemple.
et lise regardait avec des yeux ronds comme maintenant,
et acquiesçait, sans avoir le courage de quitter isha.
elle l'aimait.
et aujourd'hui, face à lui, elle a toujours pas le courage.
le courage de lui dire qu'elle a eu mal quand il est parti,
le courage de lui dire qu'elle l'a détesté,
haï,
maudit.
et que maintenant, elle voudrait juste retrouver la chaleur de ses bras,
le réconfort de son étreinte
(au moins une fois, s'il te plaît, isha)

tu as un faible sourire devant le petit mensonge d'isha.
bien sûr qu'il savait, pour ton retour.
depuis que t'es rentrée, zoé passe ses nuits dans ton lit,
alors elle l'a forcément dit à son frère.
c'est pas possible autrement, tu penses.
isha savait, c'est sûr.
il voulait juste te faire croire le contraire.
et même si c'est pas zoé qui a tout balancé,
le bruit de ton retour discret mais rythmé par le clic-clac de tes genoux n'a pas pu lui échapper.
- comme tu vois, je suis là, fidèle au poste. papa avait besoin de moi.
t'as une toute petite voix un peu misérable,
même toi t'as pitié de ta personne lise.
c'est dingue ça, quand même.
t'étais pas comme ça avant, faut se l'avouer maintenant.
la ville t'a changée, t'a pris ce qui faisait ta personnalité.
y a une plus qu'une enveloppe désertée par la vie, à ta place.
peut-être que c'est ça, tous ces kilos que t'as perdu.
c'est ton âme qui s'est envolée loin dans les fumées.

- toi aussi t'as changé, mais c'est normal. on a vieilli.
t'éludes volontairement la question, tu sais très bien de quoi il parlait.
mais t'as pas envie de regarder la vérité en face et admettre que oui, t'es plus la même.
que maman a commencé à lentement t'assassiner,
et que, consciencieusement, tu poursuis son oeuvre.
toute seule, comme une grande, lise, tu te détruis à petit feu.
pour un peu tu t'applaudirais, toi qui n'a jamais vu quelqu'un mettre autant d'application à se foutre en l'air.
pourtant c'est pas la sensation que t'as.
quand tu te regardes, tu vois qu'un corps laid,
un truc flasque, avec des bourrelets et de la cellulite,
que tu voyais pas avant de partir d'ici.
avant, on te trouvait jolie, belle même, et tu te posais pas de questions.
t'en avais rien à foutre, d'avoir un petit peu de gras sur les hanches ou dans le creux du genou.
isha trouvait ça mignon, les restes de poignées d'amour de ton enfance qui s'attardait sur ta taille.
maintenant tu te rends compte que t'étais juste grosse, et moche, et que tout le monde te mentait pour te faire plaisir.
parce que t'étais trop bête, trop naïve, pour prendre conscience de ce que t'étais.
un monstre.
les gens devaient bien se moquer de toi dans ton dos, t'appeler le sac de gras, ou tu sais pas quoi.
la vérité, c'est que maintenant, plus personne rit quand ils te voient traverser le camp.
parce que maintenant, t'es enfin belle.

doucement, tu effleures l'os de ton poignet, tout en observant isha.
tes yeux papillonnent un peu, t'arrives pas à fixer ton attention
(ou t'évites le regard de ton vieil amoureux, tu sais pas trop)
- qu'est-ce que je peux faire pour toi ? t'as besoin d'un livre ?
t'espères un peu qu'isha va pas s'étendre sur votre passé,
et se contenter de repartir avec un ou deux contes pour zoé,
mais t'y crois pas trop.
à vrai dire, y a longtemps que tu crois plus à rien,
ni même que t'espères réellement.
tu te contentes d'attendre que la vie passe
(et dieu que c'est long)
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Isha Dakota
Isha Dakota
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Dans ta tête : Et moi qui croyais que j'étais pas comme il fallait
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MessageSujet: Re: l'océan de tes yeux (isha)   l'océan de tes yeux (isha) EmptyLun 1 Juin - 1:54

- l'océan de tes yeux

lise elle a changé pour devenir tout autre que ce que tu connais,
lise elle s’est éloigné de la fille que hier tu as aimé,
ça ne date pas d’aujourd’hui, ça fait longtemps que tu as fuit,
parce que votre histoire, un jour s’est finie,
du jour au lendemain votre chemin s’est séparé,
du jour au lendemain votre amour s’est égaré,
vous l’avez laissé la-bas dans les méandres du gris,
malgré ça, malgré la distance, malgré un semblant d’oubli, il n’a jamais péri,
parce qu’on ne peut jamais cesser d’aimer du jour au lendemain,
même si l’être aimé ne tend plus forcément la main,
le corps et le coeur ne se ferment pas à ce qu’ils connaissent,
le corps et le coeur ne se ferment pas, même si on les délaissent.

tu n’as jamais cessé d’y croire, comme si un jour elle retrouverait ta route,
tu as toujours gardé l’espoir, comme si un jour tout s’envolerait, même les doutes,
malgré tout ça, rien n’a changé, votre histoire a fini de s’écraser,
et aujourd’hui retrouvé, vous agissez comme de vrai étrangers,
des étrangers au lourd passé commun qui se débat pour de nouveau exister,
et sa refait sa place à l’intérieur de toi,
ça remonte peu à peu pour te prouver que c’est bel et bien toujours là,
tu retrouves la saveur de ses sourires, aussi faibles soient-ils,
tu retrouves les secrets de ses yeux dissimulés sous ses longs cils,
comme si tout ça ne t’avais jamais quitté,
comme si tout ça tu ne l’avais jamais laissé.

zoé l’avait échappé sous trop d’enthousiasme, à la volée,
comme un secret qu’il faut garder, ne jamais laisser s’envoler,
faible murmure au coin de l’oreiller,
confession timide à moitié avouée,
mais sans le voir tu ne pouvais y croire,
malheureusement ces retrouvailles ne vont pas sans te décevoir,
parce que lise a commencé à s’effacer,
parce que lise telle que tu la connaissais, c’est terminé.

lise aux os saillants,
lise au corps défaillant,
lise écrasée sous le poids de la vie,
lise petit oisillon qui s’oubli,
lise et sa petite voix fluette,
lise aussi fragile qu’une allumette.

elle rejette la vérité,
comme si avec ton audace tu avais abordé le mauvais sujet,
toi aussi tu as changé,
toi aussi la ville t’as troublé,
mais elle ne t’as pas effacé,
pas comme lise s’est métamorphosé,
tu souris nerveusement pour respecter son silence,
forcer de constater cette effroyable distance,
celle qui s’est creusé depuis,
depuis que tu es parti.
_ « oui, t’as sans doute raison »
t’es pas venu là pour parler du passé,
de ses mauvaises choses qui vous ont cassé,
même si ça te fait mal de le constater,
même si ça te fait mal d’avoir une part de responsabilité,
jamais tu n’aurais dû l’abandonner,
jamais tu n’aurais dû renoncer,
t’aurais dû l’aimer à coeur perdu,
t’aurais dû vivre grandement cet amour éperdu.

tu la fixes toujours aussi hébété,
pas très franchement rassuré,
pas à l’aise non plus,
comme si c’était la première fois et que tout ça vous ne l’aviez jamais vécu,
et le sujet de te présence te rappel à l’ordre,
laisse de côté tout ce qui cause désordre.
_ « oui, un livre avec une belle histoire, comme celle qu’on a pas eu… »
tu t’étrangles sur la fin de ta phrase,
sans oublier de te sentir naze,
pour une vérité pleine de regret lâché sans faire exprès,
parce que ça brûlait les lèvres et demandait de pouvoir s’échapper.
« enfin, tu vois, un livre pour zoé… »
tu reportes ton attention sur les livres,
rejetant ton honnêteté qui se délivre,
espérant trouver ton bonheur dans l’instant,
pour pouvoir t’éclipser rapidement,
laisser derrière toi cette gêne étrange,
pour laisser derrière toi tout ce qui dérange.
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