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 37°2 LE MATIN (isha)

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MessageSujet: 37°2 LE MATIN (isha)   37°2 LE MATIN (isha) EmptyLun 6 Avr - 1:30

tu viens à peine d'arriver,
que tu commences déjà à regretter.
tu sais plus trop comment t'en es arrivée là,
ce qui t'a pris de faire ça.
t'es devant son antre,
la boule au ventre.
(en plus du bébé)
t'es aussi un peu fatiguée,
de tout ton voyage,
t'as l'impression de ressembler à une sauvage,
avec tes cheveux en bataille,
qui ressemblent à de la paille.
sûr que comme ça ton rêve de starlette,
tombe aux oubliettes.
t'es face à la porte.
t'attends qu'il sorte,
ou simplement d'avoir la force
de signaler ta présence.
t'as peur d'avoir l'air trop féroce,
ou de te heurter à son indifférence.
et soudain tu oses,
un petit quelque chose.
c'est pas beaucoup,
juste deux trois coups.
mais c'est assez
et tu recommences à stresser.
avant que la porte ne s'ouvre.
- salut,
tu lui dis,
comme à un vieil ami.
un qu'on a pas vu depuis une journée.
alors que toi ça fait une petite éternité
que tu l'as pas regardé,
que tu lui as pas parlé.
(trois mois bébé a compté)
t'essayes d'ailleurs de le dissimuler,
le bout de chou non désiré,
derrière ta veste et ton gros pull,
pour rendre ton ventre minuscule.
- ça va ?
t'as la voix qui tremble un peu,
t'as envie de passer aux aveux,
là tout de suite,
mais tu veux pas non plus aller trop vite,
tu sais pas trop comment il va réagir,
et si l'animal va se mettre à rugir.
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Isha Dakota
Isha Dakota
VIEUX FRÈRES

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Dans ta tête : Et moi qui croyais que j'étais pas comme il fallait
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MessageSujet: Re: 37°2 LE MATIN (isha)   37°2 LE MATIN (isha) EmptyMar 7 Avr - 11:46

c’est le matin, le jour se lève.
c’est le matin, toi tu quittes tes rêves.
le sommeil s’est évaporé, quittant ton corps lambeau par lambeau. il dévêt ton âme petit à petit de cette nuit reconstructrice. Le soleil est levé depuis longtemps et rayonne à travers les volets, embrassant ta peau d’un doux halo tiède. Les oiseaux chantent, malgré cette matinée d’hiver, animant le jour de leurs dialogues en morse. C’est toujours aussi bon de se réveiller de cette façon. Ça fait probablement deux mois maintenant, tu sais plus, tu ne comptes plus, tout ce que tu sais, c’est que tous les matins tu as l’impression de renaître à nouveau. Il n’y a plus les bruits agressifs du gris, ni les odeurs nauséabondes, ni ces couleurs austères qui donnait à chaque jours des saveurs de morosité. Non, ici c’est chez toi et même les jours de pluie il y fait beau et doux. Doux comme ces draps que tu quittes malgré toi pour finir d’émerger de ton sommeil. T’enfiles des vêtements qui traînent non loin de ton lit, sans oublier un pull un peu miteux, délavé, trop grand, pour peu de conserver un semblant de chaleur comparable au confort de ton lit.
Aujourd’hui t’es censé aller voir les chevaux.
Aujourd’hui t’es censé t’occuper l’esprit aux travaux.
Les quatre années à flâner ça et là, rêvant d’aventures et de grands espaces, sont balayés par le travail pour le quel tu te tues à la tâche chaque jours. Entre les chevaux et les deux trois bricoles faites par-ci, par-là, pour aider ton prochain. C’est une façon comme une autre de racheter ton abandon soudain. Ça te permet aussi de te sentir utile et d’éviter que la routine s’installe dans ton quotidien.
La journée s’annonçait belle.
La journée s’annonçait bonne.
Mais quelqu’un a frappé à la porte. Quelqu’un qui n’était pas attendu, quelqu’un que tu ne pensais pas revoir de si tôt. Quelqu’un que tu croyais avoir laissé loin derrière toi. Quand tu as ouvert la porte, son salut a été presque immédiat, alors que le tiens est resté coincé dans le fond de ta gorge. Tu ne sais pas si tu dois être heureux de la retrouver ici, ou bien inquiet. Romy, c’était juste pour une nuit. Romy c’était pas pour la vie. Un petit peu d’amour donné sous la force du désespoir et de l’alcool. C’était pas sincère, c’était peut-être même pas désiré dans le fond… T’es confus, un peu perdu. Tu lui avais confié la magie d’ici, de ces terres qui t’ont vu naître. Mais Romy c’est une starlette, Romy elle est pas faite pour ici. Elle détonne tellement de tout ce que tu connais. Alors que toi tu restes passif devant cette vie que tu laisse te passer dessus sans jamais protester, elle, elle en a toujours était l’actrice, la directrice, qui impose ce qu’elle veut, non pas qui subit. Jamais tu n’aurais imaginer la voir débarquer.
Elle n’a pas l’air bien.
Elle ne ressemble plus trop à ce que tu connais d’elle.
Ses traits sont fatigués, torturés. Sa voix est tremblante, comme tes mains sur la porte. Tu ne sais pas quoi faire, tu ne sais pas quoi dire, trop troublé par sa présence et sa fausse décontraction. Peut-être commencer par répondre à sa question ? « Euh… Ouais et toi ? » T’es pas tranquille. Tu te tortilles sur place, relevant tes cheveux comme pour essayer d’y voir plus clair. Qu’est-ce qui a bien pu la conduire à te retrouver ici ? Tant de questions qui te martèlent la tête et refuse de te laisser en paix. « Restes pas là, viens. » Elle te fait un pitié comme ça, tu tends une main pour l’inviter à entrer, mais finalement tu laisse tomber. Romy ce n’est pas une assistée. Tu te pousses du chemin pour qu’elle puisse entrer, refermant aussi tôt la porte pour ne pas laisser le froid troubler un peu plus la chaleur de la maison. « Va s’y, assieds toi, t’as l’air fatigué… » Tu désignes froidement une chaise de la cuisine, pas franchement convaincu. T’as beau être chez toi, sur ton territoire, tes bien moins chaleureux que d’habitude. T’es inquiet, pas du tout rassuré. Pourtant, tu ne vois aucunement pourquoi elle t’aurait rejoint. Tu t’assois toi aussi, trouvant ça soudainement nécessaire. Elle a l’ait tellement grave, comme si elle portait un lourd poids épuisant. Tu ne comprends pas, tu ne comprends rien, mais t’as l’intime conviction qu’elle va bientôt finir par éclairer ta lanterne. « Alors, qu’est-ce qui t’amène ici, Romy ? » T’hésites à prononcer son nom, comme si t’étais pas sûr. Pourtant c’est elle, il n’y a aucun doute. Romy elle s’oubli pas. Tu rejoins tes bras sur la table devant toi, croisant tes mains pour venir les caler sous ton menton. Tu la dévisage, essayant de rester le plus impassible possible. Pourtant tu brûle de curiosité, de peur, d’inquiétude. Un léger sourire de déride, pour l’encourager à délier sa langue, mais ce n’est pas plus convainquant pour toi.
Que se passe-t-il ?
Que lui arrive-t-il ?
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MessageSujet: Re: 37°2 LE MATIN (isha)   37°2 LE MATIN (isha) EmptyMar 7 Avr - 22:18

il te demande si tu vas bien,
et toi ça te fait limite rire,
parce que tu sais que tu ressembles à rien,
que tu ressembles plus à quelqu'un sur le point de mourir
qu'une personne en bonne santé,
ça t'en en sûre, c'est à cause de bébé.
- sincèrement, regarde moi, j'ai l'air d'aller bien ?
finalement, il te propose de rentrer
et toi tu ne te fais pas prier
pour fouler de tes pieds
le sol de la maisonnée.
tu regardes un peu autour de toi,
un peu en incompréhension
avec ce que tu vois.
pas d'ordinateur, de téléphone, de télévision,
tu commences déjà à regretter
à vouloir repartir en arrière,
pourquoi pas à une ancienne ère,
celle où on ne t'avait pas engrosser.
- sympa la maison...
que tu dis en ironisant,
tout en t'installant
sur la chaise qu'isha t'a montrée.
une fois assise tu te mets plus à sourire,
au contraire même tu soupires,
tu sais que les choses sérieuses vont pas tarder à commencer.
et tu sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise idée
que de lancer comme ça,
isha tu vas être papa.
t'essayes de trouver une autre manière de l'annoncer,
pour lui dire plus doucement,
mais il ne te laisse pas le temps,
en te demandant ce qui tu viens faire ici.
tu laisses s'installer le silence,
pendant que tu réfléchis,
d'un seul coup tu n'as plus ta naturelle aisance.
tu te mets à grandement douter,
à chercher tes mots,
c'est une chose qui t'es rarement arrivée,
d'essayer d'éviter les maux.
tu sais pas trop combien de minutes passent,
t'as l'impression que ça fait une éternité
depuis que t'as débarqué,
t'angoisses.
- j'suis dans la merde isha.
tu commences doucement,
sans trop de précipitation,
mais tu t'approches quand même de l'aboutissement,
tu prends une grande inspiration.
- j'suis enceinte.
tu mâches un peu les mots,
les dévores même un peu,
t'essayes de te débarrasser du fléau,
qu'est cet aveu,
mais la tâche est difficile
tu perds un peu le fil.
- et puis euh..
t'essayes de pas trop le regarder,
t'as un peu peur de sa réaction,
tu te mets même à déchirer tes ongles,
- c'est le tien.
t'as cet grosse impression,
de n'être qu'une gamine ayant fait une imbécilité,
tu te demandes même si isha n'a pas oublié,
cette fameuse soirée,
où vous vous êtes abandonnés.
tu flippes, tu te trouves minable.
pour la première fois depuis des années, romy, tu te sens vulnérable.
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Isha Dakota
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MessageSujet: Re: 37°2 LE MATIN (isha)   37°2 LE MATIN (isha) EmptyVen 17 Avr - 1:14

Romy, elle sort les griffes.
Romy, elle ressemble à une chiffe.
c’était par pur soucis de politesse. parce que les mots te manquent, parce que t’es piqué au vif, pas préparé tu ne l’as pas senti arriver. t’avais oublié son arrogance, son intolérance, mais surtout son insolence. d’un mouvement de tête tu balayes ses mots, préférant ne rien souligner, pour ne pas attiser sa mauvaise humeur. à côté de tes vingt cinq années à fouler cette terre, elle est encore trop jeune pour tout comprendre, pour tout saisir. elle est trop hermétique au reste du monde, même si à une époque elle donnait l’impression de vouloir tout découvrir, de vouloir tout parcourir. elle est fermée dans ce qu’elle sait, dans ce qu’elle connaît, inconsciemment elle refuse de voir plus loin que le bout de son nez. parfois ça peut faire sourire, donner envie de lui prendre la main pour l’emmener voir plus loin, mais aujourd’hui tu n’en a plus la force, encore moins l’envie. alors tu soupires en prenant place face à elle. alors tu te risques à lui poser la question sur les raisons de sa venue ici, pour éclaircir cet épais brouillard qu’elle a laissé s’installer avec elle, avalant toutes perspectives d’une journée agréable. ton esprit aussi s’est voilé de nuages gris et grondant, comme ton visage qui à laissé sa mine sereine de côté.
le silence pèse.
le silence vous enferme dans une sorte de parenthèse.
le temps vient s’arrêter petit à petit, à mesure que ses mots coulent de sa bouche enfantine. toutes les syllabes de découpent une par une, frôlant ses lèvres avec douceur pour venir s’abattre avec violence dans le fond de tes oreilles. ta gorge se sert et ton ventre se noue. ton souffle se coupe et ton cerveau abdique. tu repasses le film à l’envers dans ta tête, comme si un infime détail t’avait échappé pour comprendre que tout ça n’est rien de plus qu’une mauvaise blague. non, malheureusement ça ne l’est pas. son regard fuyant, son assurance qui à abandonné son être, sa voix hésitante. tous les éléments pour confirmer que rien n’est plus vrai sont bien là. le sol s’ouvre sous toi, menaçant de te happer si tu oses bouger. ton sang bourdonne à tes oreilles, mélange de peur et de colère, de honte et de gêne. à l’instant même t’aimerais disparaître. devenir poussière pour t’envoler loin d’ici, rejoindre le néant de la vie. ton sourire s’est figé dans un rictus complètement dénué de sens. tu ne sais plus si tu dois rire, pleurer ou crier. « non… non, non c’est pas possible. » c’est nerveux, comme le rire que tu laisses t’échapper en trouvant le courage de te redresser pour aller te tasser dans le fond de ta chaise. tes mots sont con, aussi con que toi. tu réalises pas, tu ne veux pas. pourtant, du peu que tu sais, Romy est assez fière pour pas se rabaisser à ce genre de prétexte, de farce, de mauvaise blague, uniquement pour quémander un temps soit peu d’attention. puis maintenant qu’elle le dit, tu le constates. tu vois son ventre rebondi qui cherche à faire sa place sous ses côtes. tu vois son visage hier encore tout fin, qui redessine des allures poupines. tu vois ce corps qui se métamorphose pour accepter de donner la vie. ta vie. votre vie.
pour une nuit de gourmandise.
pour une nuit de bêtises.
t’es effaré, déboussolé. tu restes là, à la regarder abasourdi par cette confession lâchée comme une misère. ça devrait être beau, pourtant ça sonne amer dans sa bouche. toi tu revois se dessiner les souvenirs d’un couple heureux. d’un petit garçon trop curieux, trop joyeux, quémandant sans cesse de poser ses mains sur ce ventre rond comme une bulle. tu revois cette mère se nourrissant d’amour pour ses enfants. tu revois ce père se nourrissant du bonheur de ses enfants. tout d’un coup tout se réduit à néant. tous ces souvenirs, écoulés ici-même, à cette table, dans cette maison. même si pendant un temps tu rêvais d’y goûter, t’avais pas envisagé les choses sous cet angle, encore moins avec elle. « puis comment tu peux être absolument sûre que c’est le mien ? » il y a encore un faible espoir et tu t’y accroches, comme si ta vie en dépendait à partir de maintenant. t’as pas oublié Romy, ta pas oublié cette facette là de ta vie. Romy et son amour pour ce type qui la trainait partout. Romy et les tempêtes de son couple qui vous ont conduit à cette fameuse nuit là. Romy et son corps qui se donne en hors-d’oeuvre aux loups comme toi à l’appétit sans fin. « qu-est ce qui me dit que tu t’es pas envoyé d’autres types comme moi ? pour te consoler ou je sais pas quel prétexte… » la stupeur a filé pour se transformer en colère. Tu rages en te décollant du fond de ta chaise pour retourner lui faire face comme un pilier inébranlable. « c’est facile de venir et de me coller ta connerie sous le nez… je te connais pas dans le fond, y’a rien qui me prouve ce que tu dis » fermeté et sévérité. t’as refermé la cage de la compréhension, de la compassion. tu te fais homme de marbre, dur, froid et distant. le doute persiste et tu comptes bien jouer avec. les bras croisé sur le torse, tu la regardes de haut, savourant le dernier atout que tu tiens en mains. t’aimerais que le doute persiste encore longtemps. t’aimerais échapper à cette situation à ses insinuations. t’es pas fait pour être plus père que le tien. t’es pas fait pour assumer une connerie de baise aux conséquences aussi importantes, imposantes. « sérieusement je sais pas ce que t’es venu chercher ici, mais je suis pas sûr de pouvoir t’aider… » tes mots tranchent l’atmosphère lourd qui s’est installé. tu n’as pas l’intention de céder, même si elle fait pitié à regarder comme ça, elle qui se voit porter un petit être alors qu’elle-même n’est encore qu’une enfant. c'est plus facile pour toi de te murer derrière des remparts de sévérité qui ne sont pas les tiens. Tu préfères nier et refuser.
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MessageSujet: Re: 37°2 LE MATIN (isha)   37°2 LE MATIN (isha) EmptyMar 19 Mai - 18:45

tu lui lâches tout au visage un peu rapidement,
tu zappes l'introduction, le développement,
direction la conclusion.
c'est que t'as jamais vraiment su parler romy,
t'as jamais vraiment su improviser avec les mots.
t'es juste bonne qu'à apprendre quelques lignes,
oui quelques lignes sur des bouts de papiers.
t'es juste bonne qu'à réciter, bouger, jouer la comédie.
mais cette fois-ci la comédie c'est ta vie, chérie.
regarde toi.
adolescente paumée,
engrossée,
dans un lieu qui ne te ressemble pas.
à dire à un ancien amant qu'il va être papa,
aussi rapidement que l'on retire un pansement.
(sauf qu'elle mettra neuf mois + des dizaines d'années avant de partir, votre blessure)
isha comprend pas.
tu l'as un peu assommé.
trop d'informations, trop de nouveautés, il sature.
il t'agace avec ses questions.
un rien t'irrite, t'énerve.
(je dirai bien que c'est à cause du trop-plein d'hormones, mais harpie comme tu es, tu me dirais ta gueule)
- ouais, ouais, t'as raison. j'en sais rien, je sais pas si c'est toi, le camionneur, le pompier, le boulanger, le charcutier.
tu ris jaune.
tu regrettes déjà d'être venue ici.
- putain mais réfléchis isha, si j'avais couché avec quelqu'un d'autre, je serais allée avoir ce quelqu'un d'autre. je suis pas branchée tarzan moi.
tu dis ça en désignant le mobilier autour de toi.
t'étais encore hantée par les souvenirs d'avant.
les bières, les shots, les vodka, les nuits blanches, la poudre blanche, les soirées à danser, les journées à voyager, les routes parcourues, les rencontres, les aventures, les rêves de milles étoiles, les hurlements face à la lune, ce sentiment de se sentir exister, vivante, désirer, aimer, les cigarettes consumées, les repas volés, les restau-baskets, les rencontres dans les bars, les fins de soirées dans les bras, les promesses d'une vie radieuse ponctuée de projecteurs, de clopes, de cocaïnes, d'alcool et de réussite.
c'est où tout ça, c'est où ?
parti en fumer.
c'est loin, trop loin.
trois mois ou trois éternités, tu sais même plus.
- et puis sérieusement, ma connerie ? à moins qu'on t’as appris pas comment on fait des bébés dans ce trou paumé, je pense que tu dois savoir qu'il faut être deux pour en faire un.  
tu lui en veux,
d'avoir été là quand il ne fallait pas,
de ne pas t'avoir repoussé,
de ne pas pouvoir t'offrir la vie que tu voulais,
celle que jim t'offrait.
les soirée en argent, les tapies rouges, les cocktails, les projecteurs, le champagne, les bijoux, les robes, les avants-premières, les soirées vip, les after sur les plus hauts skyscrapers de manhattan, les tabloïds, les paparazzis, les histoires d'amour sulfureuse.
c'est où tout ça romy, c'est où ?
paraît que ç'a disparu en maintenant que bébé a débarqué dans ton ventre.
t'en veux à isha, romy.
t'as jamais été aussi paumée qu'aujourd'hui.
- je sais pas ce que je suis venue chercher. j'ai nulle part où aller. c'est ton problème aussi maintenant.
tu lui lâches ça, encore une fois, un peu trop rapidement.
un peu trop facilement.
tu prends bébé comme un colis, qu'on passe d'une main à une autre.
tu soupires.
t'es crevée, fatiguée, lessivée.
tu croises les bras sous ta poitrine, t'essayes de rallier isha à ta cause.
sans lui, t'es foutue.
- crois moi que si j'aurais pu faire autrement, je l'aurais fait. tu te doutes bien que c'est pas un endroit pour moi, ici.
romy tu t'en fiches des hautes lumières.
toi, tu veux celles des projecteurs.
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Isha Dakota
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MessageSujet: Re: 37°2 LE MATIN (isha)   37°2 LE MATIN (isha) EmptyJeu 21 Mai - 11:04

un faible espoir qui s’envole en un clin-d’oeil.
le reste de ta vie, tu vas devoir en faire le deuil.
elle essaye encore de garder la face en écoulant les dernières miettes de la fille sarcastique qu’il lui reste. elle essaye, oui, mais ça ne sert plus à rien. c’est bien toi, toi et personne d’autre. toi, l’idiot du village incapable de partir sans revenir avec une tonne de surprises. des mauvaises surprises qui te suivront encore longtemps. le gris, t’en es parti pour tout oublier, pour t’en détacher, pas pour qu’il te suivre dans les tréfonds du monde, dans cet univers abstrait où seul les gens au coeur pur y ont accès. que tu croyais. malheureusement elle te coince devant le fait accompli, c’est toi et personne d’autre. tu sais pas si c’est son amertume désagréable ou cette nouvelle improbable qui t’effare le plus. comme si tout ça ne reposait que sur toi, comme si t’étais l’unique coupable de ce faux pas. « tarzan ne t’as pas dérangé quand il s’agissait de te faire sauter… » ça sort tout seul, comme un grognement menaçant. qu’elle s’en prenne à toi, ça n’a pas d’importante, tes épaules sont assez larges pour supporter le poids de ses reproches, mais qu’elle s’en prenne à ton univers, à tout ce qui fait de toi ce que tu es, c’est une autre histoire. tu n’oses même plus la regarder parce que tu t’en veux d’avoir croisé la route de cette vipère, un jour. tu t’en veux d’avoir fait avec elle tout ce que tu as fait, de l’avoir malgré toi amené ici, dans ce monde trop parfait. « ça va, ça va… arrêtes de cracher comme ça sur ce que tu connais pas, je suis pas con non plus » elle t’irrite comme les orties, mauvaises plantes qui piquent et grattent jusqu’au sang. elle t’écorche à mesure qu’elle parle, son flot de paroles faisant gonfler colère et amertume plutôt que compassion. « du moins, pas assez con pour pas savoir que t’aurais pu te faire avorter et faire en sorte que tout ça ne se sache jamais » c’est douloureux de penser ça et de le dire à haute voix. tout enfant mérite sa place, tout enfant est bon à prendre, pas à jeter à la poubelle comme bon nous semble, mais si l’idée même d’en avoir un la rebute à ce point là, elle aurait sans doute mieux fait de s’en débarrasser. c’était sa décision de le garder, tu n’aurais pas souffert d’un sujet qui serait resté très loin de toi éloigné.
tes ongles grattent le dessous de la table, nerveusement.
tu ne peux plus de défiler indéfiniment.
faut que tu prennes ton courage à deux mains, que tu te redresses comme un homme et que tu assumes. faudrait, oui, mais c’est plus compliqué que tu le croyais. elle t’encourage pas et ne changera pas. tous les deux, face à face, déterminé à vous renvoyer la faute en plein dans le nez comme si il y avait encore une autre possibilité que celle d’assumer. t'as compris qu'il n'en avait aucune autre, malgré toi tu dois te faire une raison et prendre ton courage à deux mains. «  bon ok, admettons que ça soit effectivement le mien… faudrait que je fasse quoi ? que je t’ouvre en grand la porte le temps que tu puisses le pondre, pour qu’après tu retournes à ta petite routine de starlette ratée ? »lâché dans un soupire où tu constates plus que tu ne poses la question. tu ris même devant son culot monstre, elle qui ne fait que porter un regard désapprobateur à tout ce qui l’entour ici. ce n’est pas fait pour elle, elle a largement eu l’occasion de le faire s’avoir et d’imposer son extériorité à tout ça. « je te vois venir Romy… t’as pas l’intention de l’assumer jusqu’au bout ce môme, alors faudrait que moi je sacrifie tout parce qu’à tes yeux c’est moi le fautif… » ça sort difficilement, pourtant tu le penses haut et fort. c’est évident qu’elle cherche à te coincé, toi et uniquement toi. sauf que t’es probablement pas la meilleure personne pour jouer à ce jeu là. tu sais trop ce que ça fait d’être abandonné, d’être livré à soi-même. c’est seulement par fierté que tu refuses d’abdiquer sans rien dire pour accepter ce qu’elle a prévue, si ça ne tenait qu’à toi tu agirais dans son sens sans rien dire, en courbant le dos pour accepter ce cadeau empoisonné. elle sera jamais capable de s’en charger, elle sera jamais capable de devenir une mère dévouée. Romy elle est trop égoïste, le monde doit tourner autour d’elle, pas autour des autres. Romy elle est pas assez responsable, pas assez mature. « puis tu le dis toi-même, c’est pas un endroit pour toi ici et t’es pas la bienvenue… je peux pas t’aider si tu y mets pas de la bonne volonté derrière » bien qu’elle ai tenté de t’écraser avec ses gros sabots, t’essayes de reprendre le dessus. t’essayes de faire le vide dans ta tête et d’organiser toutes les possibilités, voyant déjà se dessiner les courbes d’un futur trop chamboulé. malheureusement tout se mélange dans ta tête, tes mots ne trouvent plus aucun ordre, tes pensés se perdent.  t’as beau essayer pour tous les moyens de faire croire que tu refuses, dans ta tête la décision est déjà prise et ne changera pas, quoi qu’il advienne de vous, parce qu'elle a déjà tracé dans ton âme les prémisses d'une paternité que tu imaginais perdue à jamais.
quelle vie tu pourras donner à cet enfant ?
en quel père devras-tu te transformer pour cet enfant ?
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