eh, toi, qu'est-ce que tu viens faire par ici ? la petite fleur sauvage à la peau satinée voulait s'envoler, s'évaporer dans les ciels colorés d'où les rêves doucereux semblait s'échapper tel une comète en fuite. elle ne voulait plus de ces lumières artificielles, de cette masse humaine écrasante contre son petit corps fragile. les couleurs dansantes qui chantaient, qui appelaient onctueusement son prénom dans les astres. elle les a suivies, comme ont suit les étoiles dans le crépuscule, pour rattraper le rêve qui s'envolait, tranquillement, paisiblement dans le vent frais. pour redécouvrir la vie, aussi, peut-être. elle attendait le souffle des couleurs mélangées dans ses poumons, attendait qu'elles chassent le toxique d'une vie loin des hautes lumières, de ce qu'elle se plaisait à appeler de cette façon idyllique l'espoir boréale.

d'où tu nous viens, tu faisais quoi avant ? parle nous un peu de ta vie avant. l'avant, elle l'a laissé là-bas, quelque part, perdu au coeur d'un nevada qu'elle connaissait trop, qu'elle avait trop goûter, la jolie fille aux rêves, la jolie fille aventure. elle lui a dit adieu, l'effleurant de ses prunelles aux éclats verdoyants trop doucereux alors que les paysages défilaient en dehors de leur maison roulante. les lumières artificielles, les rues encombrées de cette masse humaine, le béton, l'informatique, les bruits qui auraient pu la rendre aphone, tout ça, elle les a laissé derrière, les a oubliés tout doucement, un peu comme ont s'endort, paisiblement, sans regrets, le coeur léger. la belle s'est enfuie de sa petite cage dorée pour laisser ses ailes colorées se déployées dans le firmament, rejoindre les météores, emportant avec elle les souvenirs sucrés salés qu'ils s'étaient crées tous ensemble, Lou, Pina, Noam et elle.

et tu comptes rester encore longtemps ici, ou c'est juste pour une petite durée ? elle ne s'est jamais vraiment posée la question. peut-être est-elle trop naïve, la douce fleur sauvage. elle avait décidée de laisser ses songes la portée, ses envies lui dicter le chemin à prendre. la silhouette enflammée par les hautes lumières la surplombant tel des dragons serpents volants dans le lointain, c'était ça le rêve, c'était beau, précieux. peut-être partira t-elle demain pour un ailleurs différent, pour un autre paradis inconnu avec eux, mais là, maintenant, elle goûte aux couleurs hypnotisantes d'une liberté dont elle ne s'est pas encore lassée.  

tu fais quoi de tes petites mains sinon ? marchande de sourires, de morceaux de soleil, qu'ils disent, tout bas, tout doucement. l'artiste candide, au parfum coloré comme ses peintures. la petite, elle peint, illustre sur une toile vierge de couleurs des mondes cachés, encore inexplorés. elle photographie, capture un moment, l'emprisonne dans ses appareils comme ont attrape les lucioles dans la pénombre. elle chante, à tout ce qui écoute, aux êtres perdus, à ceux qui se sont trouvés, aux constellations vagabondes, au vent doucereux contre sa peau. la petite fleur, elle danse. pas n'importe comment, non. elle danse comme ont embrasse, comme ont caresse. doucement, délicatement, avec passion, aussi, comme si le monde s'envolait un peu.


L'enfant plume, l'enfant lune, l'enfant soleil.
La jolie fille de l'air, la jolie fille sucrée salée.
Kishi et ses sourires soleil. Ses mots d'enfants femme qui s'évadent de ses cordes vocales tel des symphonies idyllique de violon piano mélangées. La lueur candide, naïve dans ses prunelles aux éclats de forêts verdoyantes.
Kishi, elle est là, les bras tendus vers les cieux, l'âme envolée, le savoir évaporé. Kishi, c'est un peu le bonheur incompréhensible. C'est les rires qui s'envolent dans les airs, c'est les effluves doucereuse des fleurs en éclosion, les couleurs éclatantes de la peinture qui tache sa peau sombre comme pour en faire une nouvelle oeuvre d'art animée.


Elle est naïve Kishi, elle sait pas qu'elle brille un peu plus quand il est là, comme s'il avait emprunté quelques constellations perdues dans le ciel pour les déposer sur sa peau sombre.
Kishi elle comprend pas. Parfois, son coeur il bat un peu trop fort, là au fond de sa cage thoracique. Un peu comme s'il voulait s'envoler, briser les parois protectrices, sombrer dans un sentiment que la petite fleur sauvage elle connaît pas trop, sombrer dans ses bras aussi, peut-être.