les hautes lumières, c'est quoi pour toi ? avant c'était rien. rien d'autre que de belles conneries de la nature. j'aimais pas. parce que ouais avant je me croyais grand, fort, mauvais et froid. avant. maintenant ce sont eux. eux qui brillent dans le ciel puisqu'ils n'ont pas eu le temps de le continuer ici, sur cette planète. les hautes lumières,  c'est grand, beau et tellement doux. comme une caresse sur ma joue d'adolescent trop grand.
le goudron, les voitures, la technologie, toutes ces choses là, ça ne te tente pas des fois, ou t'es plutôt grand air ? avant oui. j'étais jeune et rebelle, je voulais pas être en marge, tout en souhaitant l'être. je voulais un téléphone pour prouver que j'étais comme les autres, j'ai fais des tatouages pour prouver que j'étais différent. aujourd'hui c'est pas pareil, je remercie le ciel de m'avoir donné les moyens de rester. je dois avouer que je possède une vieux pick-up délavé, mais bon c'est juste pour les enfants.
et tu comptes rester encore longtemps ici, ou c'est juste pour une petite durée ? avant je voulais m'en aller. découvrir le monde, gagner plein d'argent et devenir puissant et influant. j'étais bête,  jeune et insouciant. il y a encore quelques mois je voulais m'en aller, mais tout a changé quand c'est arrivé. maintenant je ne peux plus partir. c'est ma maison.
tu fais quoi de tes petites mains sinon ? je suis pêcheur. il ne faut pas penser que c'est par manque d'ambition ou quoi, c'est pas le cas. j'ai toujours adoré navigué, c'était un rêve de gosse. mais ici tu ne peux pas te contenter de rêver,  du coup j'ai été en ville, acheté un bateau et à présent je pêche aux aurores.  j'ai aussi repris la quincaillerie de mes parents. je pouvais pas juste la laisser mourir. pas comme eux.


doucement, il ouvre les yeux, respire. réchauffé par la simple couverture qu'on lui a déposé sur les bras quelques minutes ou heures, il ne sait plus vraiment, plus tôt,  il fait face à l'eau calme et sans trouble. il peut déjà sentir tous les regards dans son dos, il entend les murmures et ça le rend dingue. voilà,  un drame Akelsen vient de se produire. il peut tous les entendre murmurer, absolument tous et ça lui fais mal, parce qu'on lui a jamais appris à faire ça,  à faire semblant, pourtant il le sait. il n'a jamais été bon à l'école,  mais il n'empêche qu'il est loin d'être bête le gamin. il va devoir se montrer fort, il va devoir avoir les épaules pour surmonter tout ça. et pourtant là, seul face à la quiétude de l'eau,  il se sent lâche, fatigué et surtout il est en colère le gamin, tout le monde le sait, le gamin il edd du genre à pas vraiment parler, à rester dans son coin bricoler des trucs, pas  du genre à faire du bruit. il a toujours été un peu à part, jamais du genre à se mélanger, mais toujours là quand on a eu besoin de lui. pourtant il a eu des heures sombres le gamin, alors ça à côté, ça devrait pas être un problème. bah ouais regardez le, il est grand et fort. il peut rien lui arriver, il est jeune en plus et puis il a toujours su s'en sortir, même quand il était camé il s'en ait sorti. pourtant là tout seul, il sait qu'il va avoir du mal à s'en sortir, qu'elles sont là ses putains d'heures sombres.  parce qu'il se sent coupable. il a jamais été le gamin parfait, loin de là, il a sûrement été une horreur pour ses parents, alors finalement peut-être que tout ce qui lui tombe dessus, c'est bien fait pour lui. là, quand cette pensée lui vrille la tête,  il a mal. parce qu'il se sent responsable. c'est même pas de sa faute. les freins, qu'ils lui ont dit. tout ça, n'était qu'un simple problème de freins. d'un autre côté ils ne se servaient jamais de la voiture, alors forcément on pense pas à changer les plaquettes. non jamais ils ne la prenaient la voiture, mais là il pleuvait et Stan le petit de seize ans était vraiment malade, du coup pour aller voir le doc' c'était plus facile. puis on peut passer près du lac, on gagnera peut-être un peu de temps. ils n'ont gagner que le temps de finir au fond de l'eau. il a tout vu le gamin, encore une fois. il était sorti au milieu de la nuit pour travailler sur son beau voilier, parce qu'il aime ça, naviguer. il a tout vu, alors il a plongé et il a tout vu. sa mère inconsciente, son père le priant de sauver son petit frère et ce même petit frère,  qui le regardait de ses grands yeux bleus. pour la première fois de sa vie,  le gamin a écouté son père et est remonté avec son frère. le temps qu'il y retourne c'était trop tard. maintenant seul face à l'eau,  il se refait le film dans sa tête. il aurait pu les sauver tous les trois, mais il n'était que humain et même pour lui le gamin qui était grand fort et jeune, ça demandait trop d'effort de ne plus l'être,  d'être plus grand. enfin il sent une main sur son épaule. c'est le signe, il va devoir plaquer un sourire de circonstance sur ses levres et faire comme si tout lui glissait dessus. maintenant on va le voir comme le gamin qui a sauvé son frère et qui a vu son père se noyer sous ses yeux alors que sa mère était déjà là haut. maintenant même entouré, il sera plus que jamais seul. on va lui apporter des plats copieux, comme si ça pouvait remplacer la parte qu'il et qu'ils venaient de subir. parce que ouais dans toute cette connerie, il est pas seul le gamin, non ils sont trois là dedans. un adolescent de seize and et un gosse de six. le gamin il va devoir apprendre à devenir père ou du moins figure parternelle, alors qu'il n'a même pas encore apprit à être un homme. enfin il se retourne, quitte le lac alors que le soleil se lève peu à peu dans le ciel, le gamin il aime l'idée que la nuit emporte avec elle tous les mauvais souvenirs de la veille. mais ca encore ce ne sont que de belles conneries. il passe devant les gens, les remerciant pour leurs condoleances comme s'il en avait quelque chose à foutre, mais bon c'est le gamin, tout le monde la toujours aimé, alors quelque part il les remercie sincèrement parce que malgré ses conneries, il a toujours sa place ici, le gamin. parmi les hautes lumières,  il est chez lui, le gamin.